Episode 4 : La Tête du serpent

[Anastasia]

Anastasia se jetta sur le côté en esparant éviter toute attaque.

[Le créateur]

La soeur à peine sortie de l'alcôve se retrouva à tousser de l'eau issue de nulle part. Elle posait les mains sur les parois de la pièce.

Maria-Karla sentait que l'invisibilité lui drainait ses forces. Son médaillon vibra, rayonnant d'énergie et de vitalité. Il lui était toujours possible d'y puiser un peu de force, au détriment, elle le savait, de la santé d'Adrien.

Anastasia se jeta au sol, alors qu'une impressionnante bourrasque se leva pour la souffler comme un fétu de paille. Anastasia roula au sol sur plusieurs mètres avant de réussir à se stabiliser, plaquée en étoile sur les dalles en pierre froides et humides. Son sabre lui avait échappé des mains pour finir contre le mur avant de disparaître sans un bruit.

La sœur qui maintenait l'activité du vent était rouge de colère. Elle marchait lentement vers Anastasia, cherchant peut-être à amplifier l'effet de son sort sur la jeune fille.

[Anastasia]

Anastasia resta au sol, elle essaya de penser à son sabre. Puis donna un coup violent parallèle au sol afin de toucher les cheville de la souer pour la faire tomber

[Maria-Karla]

Voyant la dernière religieuse en état de se battre s'avancer vers Anastasia, Maria-Karla essaya de se placer derrière elle et lança : "les pierres fusent vers elle".
L'autre sœur devait être sur le point de se noyer, incapable de prononcer un contre-sort. Afin de garder ses forces sans avoir à faire appel à Adrien, Maria-Karla annula son sort d'invisibilité après avoir lancé les pierres vers la religieuse.

[Le créateur]

Le mouvement d'Anastasia était peu naturel, dû à sa position, mais suffit à entailler les pieds de la soeur ainsi qu'un lambeau de sa robe qui se détacha et s'envola devant elle vers l'autre bout de la pièce. Perturbée dans sa concentration, elle libéra son sort fît un pas en avant pour retenir ses jambes qui fléchissaient sous la douleur. Un cri strident accompagna son geste.

A la fin de l'incantation de Maria-Karla, cette dernière réapparut. Tous les fragments de pierre qui avaient volé quelques secondes plus tôt vinrent se planter dans la soeur qui ressemblait désormais à un hérisson de couture grotesque et répugnant. Le corps chut au sol alors que pour lui faire écho, la soeur proche de l'alcôve s'évanouît en continuant à déverser toujours plus d'eau sur la pierre déjà suffisamment trempée.

La colonne lumineuse trônait toujours au centre de la pièce, impériale, de sa douce lueur. Quoi que furent ces femmes pour elle, elle ne semblait pas témoigner la moindre sympathie à l'égard de leur mort.

(HRP : si je ne me suis pas trompé, Anastasia est toujours au 2/3 de son énergie et Maria-Karla a un peu moins d'un quart de son énergie)

[Anastasia]

Anastasia en profita pour se remettre sur pied d'un bond. Elle pensa à son sabre et libera toute la puissance de son attaque sur la soeur en essayant de viser son cou.

[Maria-Karla]

Fatiguée par les sorts qu'elle venait d'utiliser, Maria-Karla essayait de ne pas regarder les cadavres autour d'elle. Tant qu'elle avait été dans le feu de l'action, et que sa vie et celles de ses amis avait été en danger, elle n'y avait pas vraiment pensé. Mais elle avait bel et bien tué plusieurs personnes : même si ces personnes l'auraient probablement tuée si elle n'avait rien fait, elle ne pouvait s'empêcher de penser que ce qu'elle avait fait était abominable ...
Au moins, ses amis étaient en vie. Mais l'étaient-ils vraiment ? Un peu étourdie par ses pensées et ce qu'elle venait de vivre, elle resta un moment sans rien faire, regardant autour d'elle comme pour se demander si les religieuses étaient vraiment mortes, si c'était vraiment elle qui les avait tuées ... si tout cela était bien réel, et pas un affreux cauchemar.

[Le créateur]

Le coup d'Anastasia trancha net la tête de la soeur qui roula sur plusieurs dizaines de centimètres avant de s'arrêter, le regard hagard et les pupilles encore dilatées.

La pièce était calme, baignée de sang et d'humidité. Scène macabre et insolite, inspirant dégoût et colère aux deux jeunes filles. La colonne de lumière brillait insolemment en son centre. Sur le pupitre à l'arrière de la pièce, le livre n'était pas présent. Quelqu'un l'avait-il pris ou était-il encore parti en quête d'une personne capable de le lire ?

Après quelques secondes, Adrien arriva du couloir :
- Votre amie est à peu près stable, mais ses blessures sont assez grave. Que devons-nous faire ?

[Maria-Karla]

Maria-Karla vit arriver Adrien avec Deborah blessée.
"J'aimerais bien la soigner, mais ... j'ai peur d'avoir un peu présumé de mes forces ... Peut-être que si tu veux bien m'aider, je peux faire quelque chose ..."

[Anastasia]

Lorsque la tête de la soeur fut tranchée, Anastasia détourna son regard et se retient de vomir. Elle se sentait trembler et ne souhaitait pas que le combat continue.
Elle regarda ses camarades sans pouvoir pronnoncer un mot. Elle se demandait comment elle avait fait pour agir de la sorte: elle l'avait fait comme par reflexe.
Et maitenant ?

[Le créateur]

Adrien regarda Maria-Karla comme si ses mots l'avait surpris :
- Bien sûr. Tu peux me demander n'importe quoi.
Il posa Déborah sur le sol et sourît. Maria-Karla sentit ses forces lui revenir, provenant du médaillon et se répartissant dans tout son corps. Adrien, lui, posa une main au sol et se retint la tête avec l'autre. Il semblait pris de vertiges.
En quelques instant, Maria-Karla était entièrement revigorée, fraiche comme si le combat n'avait jamais eu lieu.

Alors qu'Anastasia s'observait elle-même dans la fureur qu'elle avait pu déchainer, son sabre disparu de sa main. Les visages des soeurs qu'elles avaient tuées parcouraient son esprit. Et pourtant, au plus profond d'elle, elle savait que ce n'était pas la première fois. Elle avait déjà tué de nombreuses fois. Peut-être même des milliers de personnes. Parfois pour se défendre, parfois pour un bien relatif, parfois injustement. Autant de vies, autant de raisons différentes de tuer.

[Maria-Karla]

Maria-Karla sentit l'énergie d'Adrien en elle, et murmura à Deborah dans la langue secrète : "tes blessures se referment". Voyant Adrien se sentir mal, elle coupa le lien entre eux juste après avoir lancé son sort. Elle devait protéger ses amies, ses sœurs presque, mais elle ne pouvait pas non plus faire cela au détriment de celui qu'elle aimait.
Si ce que j'ai fait est un péché, qu'il soit épargné ... Je veux bien aller en enfer si Adrien est assuré d'aller au paradis ...

[Anastasia]

Anastasia porta sa main à sa tête et se sentit vaciller.
- Qu'est-ce qu'il m'arrive ? murmura-t-elle. Qu'est-ce que ...
Elle sentit un malaise profond l'envahir. Elle eut soudain l'impression d'avoir vécu des centaines de vies.
Ne voulant pas montrer de faiblesse en ces instants. Elle se concentra sur Maria karla et attendit quelques instants, le temps que son malaise passe.
Son sabre avait disparu. Elle y pensa à nouveau, pour se rassurer, juste pour vérifier qu'il était encore disponible... Elle se sentait vidée et préférait détourner le regard du carnage. Elle souhaitait avant tout quitter cet endroit. Pourtant, leur mission n'était pas terminée. Il fallait détruire cette colonne. Elle voulut le dire, mais n'en trouva pas la force.

[Le créateur]

Le réapparut dans la main d'Anastasia puis disparut à nouveau quand elle lâcha sa prise. Il était toujours là pour répondre à ses appels, et cette pensée rassura la jeune fille.

A la fin des paroles de Maria-Karla, les plaies de Déborah se refermèrent quasi instantanément. La dépense était impressionnante. Il fallait beaucoup d'énergie pour refermer des blessures qui avaient été faites si facilement. C'était une leçon que Maria-Karla avait apprise déjà par le passé. Elle ne se souvenait pas comment, mais elle avait appris qu'il était bien plus compliqué de créer ou de réparer que de détruire. Leur action présente en étaient la preuve : elles s'apprêtaient à détruire le couvent qu'elles avaient mis plusieurs millénaires à bâtir.

Déborah reprit conscience et regarda rapidement autour d'elle.
- Je suis désolée, j'ai voulu intervenir, je ne voulais pas lui laisser une chance de s'en tirer, mais je n'ai pas encore l'habitude de ce type de combat. J'ai commis une erreur, je ne le ferai plus.

Adrien se redressa et prit un air aussi détendu qu'il le pouvait. Il se tourna vers la colonne avant d'ajouter :
- Alors nous y voila, c'est là que tout doit se terminer ?

[Maria-Karla]

"Ça va aller, Deborah. Nous non plus, j'ai bien peur que nous n'étions pas aussi bien préparées au combat que nous n'aurions dû l'être. Mais le combat touche à sa fin : une fois que nous aurons détruit la colonne, tout cela ne sera plus qu'un mauvais souvenir."
Elle regarda Anastasia vérifier la présence de son sabre et se souvint de ce qu'avait dit Maria-Bella.
"Pourrais-tu essayer de frapper la colonne avec ? Si nous avons tué toutes les autres sœurs, nous avons pu la priver de tous ses soutiens et cela suffira peut-être à la détruire ..."
Elle n'y croyait cependant qu'à moitié. Elle avait comme une mauvaise intuition, sentant que le pire était encore à venir.