- Pourtant, nous avons fait beaucoup ensemble, nous avons prêté serment de touj...
Anastasia se sentit soudainement arrachée à la lumière. Le monde redevint souffrances, tout était sombre, la faim, le froid, la nervosité... Le contact avec ses propres vêtements lui irritait la peau, et la main de Maria-Karla était comme une griffe cherchant à la lacérer. Anastasia réussît juste à reprendre ses esprits à temps pour entendre les propos de sa camarade et la voir entrer en contact avec la colonne de lumière.
Maria-Karla sentit le sol se dérober sous ses pieds. Ses cheveux se soulevèrent lentement et le décors se retrouva nimbé de lumière, jusqu'à ce qu'il soit impossible de faire la distinction entre le sol, les murs ou le plafond. Elle planait dans le vide. Tout lui sembla soudainement très loin. Le temps semblait ralentir au point qu'aucune urgence ne pouvait exister en ce lieu. Malgré elle, un sourire commença à se dessiner sur ses lèvres. Dans la lumière omniprésente, une douce voix se fit entendre :
- Quel qu'en soit le prix et quelles qu'en soient les souffrances, car nous sommes tout ce que nous avons et tout ce que nous ne pourront jamais perdre. Le monde est incapable de réaliser cela et c'est un fardeau très lourd à porter... Qui ?... Oh, elle est partie ? Je ne t'ai pas sentie entrer. Est-ce que toi aussi tu as tout oublié ?
Anastasia pût constater que Maria-Karla, une main posée sur la colonne esquissait un sourire. Pourquoi avait-elle tant tenu à prendre la place de sa camarade ?