Episode 4 : La Tête du serpent

[Le créateur]

Le sabre d'Anastasia projeta une lame d'air qui vint percuter la colonne de lumière, projetant une note cristalline qui qui rebondit d'écho en écho dans la pièce. Au grand dépit des trois filles, la colonne était intacte. Il était possible que d'autres soeurs soient encore vivante ou qu'elles puissent elles-mêmes inconsciemment alimenter la colonne. Toutes ces hypothèses ne leur donnaient aucune solution plausible.

[Anastasia]

- Ca ne marche pas. Il se peut toutefois que , même s'il existe encore des soeurs pour alimenter la colonne, celle-ci soit affaiblie.

[Maria-Karla]

Maria-Karla ne put s'empêcher de serrer les poings de dépit en voyant l'attaque d'Anastasia ne causer aucun dommage à la colonne.
"Nous n'avons pas le choix, il va falloir entrer dedans ..."
Ayant déjà eu à subir les pièges de la créature de la colonne, elle aurait voulu éviter d'en arriver là, mais faute d'avoir pu agir autrement, c'était la seule solution qu'elle voyait.
"Si nous entrons dedans, il va falloir être extrêmement prudentes. Surtout, n'essayez pas de discuter avec elle, ni même de l'écouter, elle vous piégerait dans une illusion comme elle l'a déjà fait avec moi. Nous devons nous concentrer sur son élimination pure et simple. Adrien, reste à l'extérieur, et si l'une d'entre nous donne des signes de faiblesse ou de malaise, écarte-la de la colonne immédiatement ..."

[Anastasia]

Anastasia se souvint de son expérience malheureuse avec la colonne. Serait-elle assez forte cette fois-ci pour ne pas se laisser manipuler ?
- Je pense que tu as raison, il faut en finir et comme nous sommes averties de ce qui nous attends, j'espère cette fois que nous pourrons aller jusqu'au bout.
Quoi qu'il arrive, nous ne devons penser qu'à la destruction de cette colonne.

[Maria-Karla]

"Alors on y va. A bientôt, Adrien ..."
Maria-Karla avança lentement vers la colonne en cherchant dans les recoins de sa mémoire un sort capable d'atteindre quelqu'un qui n'avait pas de corps.

[Anastasia]

Anastasia s'avança à son tour vers la colonne, essayant de se concentrer.
Elle espérait cette fois-ci ne pas subir l'emprise de la colonne comme la première fois.
- Quoi qu'il arrive, je n'écouterai rien et ne chercherais qu'à la détruire ! se murmura t'elle, plus déterminée que jamais.

[Le créateur]

Déborah s'avança à son tour près de la colonne mais les deux autres filles n'eurent pas le temps de la voir mettre la main sur le cristal car la salle s'était déjà effacée pour laisser la place à un univers de légèreté, de lumière, et de joie.

Anasatasia et Maria-Karla croisèrent leur regard. Elles étaient toutes les deux dans un univers infini sans distance ni temps. Toutes deux ? Non, une troisième silhouette était déjà là : Adrien. Il était à leurs côtés dans l'univers de lumière, et son visage semblait montrer qu'il en était aussi surpris qu'elles.

Une voix douce et enfantine se fit entendre :
- Mes soeurs, vous êtes revenues. Quelle joie de vous retrouver !

Il était difficile pour les deux filles de résister au sentiment de joie qui tentait de les envahir. Elles n'avaient probablement qu'une vingtaine de minutes avant de perdre leur concentration.

Malgré les efforts qu'elle faisait, Maria-Karla ne retrouvait pas de sort pour "tuer" une créature sans corps. Mais elle savait, tout comme Anastasia, qu'il devait exister un lien entre la "créature" et son ancre, sa colonne. Il devait exister quelque part dans cet univers symbolique.

[Maria-Karla]

Adrien ?...
Maria-Karla était surprise de le voir. Effrayée, aussi. Car s'il était à l'intérieur, il n'était pas capable de les aider à l'extérieur ...
Comment est-ce possible ?... Peut-être que le lien que j'ai créé entre nous est trop fort, et qu'il ne peut pas s'empêcher de nous aspirer tous les deux à l'intérieur, même quand Adrien est physiquement présent à mes côtés ...
Il restait un espoir cependant : Deborah n'était pas là. Peut-être qu'elle avait vu Adrien s'évanouir à l'extérieur, et qu'elle avait décidé de rester sur place pour s'occuper de leurs corps ... Maria-Karla espérait que Deborah aurait la présence d'esprit de faire cela, sans quoi le retour allait être difficile ...
Ou le seul moyen de sortir de là, ça va être de briser le lien qui rattache la créature à la colonne ...
Ignorant les paroles doucereuses de l'enfant-créature, elle scruta le monde de lumière autour d'elle, à la recherche de quelque chose évoquant le lien entre la créature et sa colonne. De quoi pouvait-il bien s'agir ? Elle chercha à repérer la moindre singularité dans cet espace de lumière.

[Anastasia]

Anastasia retrouva ce bien être qu'elle avait déjà ressentit, sauf que cette fois-ci, elle s'y était préparée. Elle remarqua la présence d'Adrien mais préféra se concentrer de manière à ce que rien ne puisse avoir d'emprise sur sa volonté: c'était déjà assez difficile comme celà...
Nous n'avons pas beaucoup de temps essay t'elle de dire, il faut que nous trouvions la faille le plus vite possible. Elle regarda tout autour d'elle essyant de trouver une idée.

[Le créateur]

N'ayant de réponse, la voix reprit son discours :
- J'ai essayé de comprendre pourquoi vous êtes si différentes cette fois-ci. Et je crois que je sais pourquoi. Vous n'êtes pas elles. Vous avez juste hérité de leurs souvenirs, mais elles ne sont plus. C'est pour ça que votre empreinte est différente. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais vous êtes seulement des enfants qui sont tombées sur un jouet un peu trop dangereux pour elles.

La lumière était bien trop vive pour permettre de distinguer la moindre irrégularité. Et Maria-Karla et Anastasia ne trouvaient rien qui puisse retenir leur attention.

La voix douce reprit de plus belle :
- Qu'est-ce que vous cherchez à faire exactement ? Je pourrais peut-être vous aider.

[Maria-Karla]

Maria-Karla se força à ne pas écouter ce que disait la créature.
Elle cherche encore à nous mentir pour nous décourager ... Comme elle a essayé de me piéger dans des illusions autrefois, mais cette fois je ne serai pas dupe !...
Elle essaya de chercher plus précisément là d'où venait la voix, s'il y avait une direction particulière. Même si cet endroit semblait infini, la créature et son lien n'étaient sûrement pas très loin l'un de l'autre ...

[Anastasia]

Anastasia se concetra de plus belle et pensa à ses pouvoirs.
- "La lumière s'affaiblit", "la voix se tait" murmurat-elle.

[Le créateur]

Les paroles d'Anastasia ne prenaient pas vie, elle n'avait pas la réponse qu'elles avaient en dehors de la colonne. Peut-être n'était-elle pas vraiment en train de murmurer, silencieuse avec la main sur le cristal, peut-être que cet univers obéissait à d'autres lois. Elle savait cependant que son sabre n'était pas loin, elle pouvait le sentir.

- Oh, vous êtes venues jouer ! Très bien jouons alors ! Si on commençait par...

La lumière se réduit brutalement et des objets prirent forme autour des trois intrus. Le sol se recouvrit d'herbe, un bâtiment se détacha du fond. Maria-Karla put reconnaître les lieux. Ils étaient chez sa tante, dans le jardin. Une femme et une petite fille étaient devant Anastasia, Maria-Karla et Adrien. La femme prit la parole, se faisant rassurante :

- Voila, Maria-Karla, désormais, nous allons vivre ici toutes les deux, entre filles. C'est mieux pour toi, tu pourras avoir tout ce dont tu as besoin, et on pourra tout se confier. De toute façon, les garçons, ça n'apporte que des ennuis aux jeunes filles.

[Anastasia]

Anastasia, stupéfaite, assista à l'apparition du paysage et des personnages.
Elle fit un pas en arrière: était-ce le résultat de ce qu'elle avait tenté ? Non, probablement pas... La présence de son sabre la rassurait à peine.
Dans quel piège sommes-nous encore tombés ? pensa t'elle en fixant son attention sur les deux personnes qui se tenaient devant eux.
Anastasia observa la petite fille et la femme afin d'essayer de trouver un détail qui puisse les aider à comprendre ce qu'ils se passaient. Elle se tourna ensuite vers Marai Karla et Adrien pour voir leur réaction.

[Maria-Karla]

En voyant le décor changer et en entendant les paroles de sa prétendue tante, Maria-Karla reconnut la scène et cria :
"Tu as déjà essayé cette illusion, ça ne prend plus avec moi ! Tu aurais pu au moins trouver quelque chose d'original !"
Puis se tournant à la recherche d'Anastasia :
"C'est une illusion, elle a pris l'apparence de ma tante ! Tue-la !"
Les mots "tue-la" en regardant vers sa tante l'étranglèrent un peu sur la fin ...
Mais ce n'est pas ma tante, je le sais bien ... Et de toute façon, ma tante m'a séparée d'Adrien et envoyée ici où je n'ai eu que des ennuis ... Elle mériterait la même chose ...
Ses pensées la surprirent elle-même.
Mais qu'est-ce qui me prend ? Qui suis-je pour vouloir la mort de ma tante ?... Adrien, au secours, cette illusion me fait perdre l'esprit ...