Quelques dizaines de minutes plus tard, la calèche était déjà prête à partir, les maigres malles des jeunes filles chargées à l'arrière. Il faudrait certainement plusieurs mois avant de déblayer les décombres et de retrouver quelques effets de chacune des pensionnaires.
Le cocher claqua son fouet et le véhicule prit son mouvement, ballotté par les cahots de la rue pavée. Rapidement, les secousses frénétiques de la ville cédèrent la place à celles plus irrégulières de la campagne. Les fenêtres avaient beau être fermées, un mince filet d'air arrivait à se faufiler à l'intérieur, caressant les visages d'un peu de froid et d'odeur de verdure. Ceci mis à part, les quatre passagères étaient bien au chaud sur leurs banquettes, quand le cocher devait affronter un vent bien pinçant.
La tante de Maria-Karla affichait un petit sourire de joie non contenue. Que ce fût parce qu'elle était heureuse de revoir sa nièce, ou d'avoir la jeune compagnie qui lui avait manquée, ou probablement un mélange entre les deux, son émotion était presque palpable.
Combien de temps dura le voyage ? Difficile à dire, mais à mesure que les trois filles s'éloignaient des soeurs et du couvent, il leur semblait que chaque instant était suffisamment appréciable pour ne pas avoir besoin d'une quelconque activité.
La destination apparut finalement au bout de la route, et le plaisir de pouvoir se dégourdir les jambes se fît aussitôt ressentir.
HRP : Je laisse volontairement le voyage inachevé pour que vous puissiez faire des échanges. La fin est très proches