épisode 3 : le temps du changement

[Le créateur]

Maria-Theresa écouta les paroles des deux filles et semblait mêlée de peur et de confusion. Elle finît par serrer les points et hocher la tête en signe d'approbation :
- Très bien, je vous suis !

Les trois filles s'avancèrent et s'engouffrèrent dans le passage secret à leur tour.

(HRP : je vais maintenant vous demander de donner avec précision la stratégie employée : ordre, vitesse de marche, précautions particulières... vous pouvez en discuter avant dans la section "discussion" si vous voulez ou par mp)

[Anastasia]

- Je pense que je devrais passer en premier murmura Anastasia à Maria Karla, je sais me servir de mon "arme" et au cas où il faudrait intervenir, je serais bien placée. Toi en seconde puis Maria Thérésa en dernier. Dans tout les cas, on avance sans bruit et si possible sans se parler. Et on s'arrête de temps en temps pour écouter les bruits.
- qu'en pensez-vous ?

[Maria-Karla]

"J'allais le dire ... Je serai mieux placée ainsi pour protéger Maria-Theresa et te soutenir s'il le faut ..."
Maria-Karla essaya de se remémorer la formule "les flammes enveloppent la chair" prononcée par la religieuse qu'elles avaient tuée quelques semaines plus tôt. Bien sûr, il ne fallait employer ce sort qu'en dernier recours vu que le remède serait sans doute pire que le mal : Maria-Theresa les croirait elles aussi sorcières ... Mais c'était la seule arme dont elle disposait, et elle devrait peut-être s'en servir pour protéger Anastasia ou l'archiduchesse.
Elle serra également la main sur son médaillon et appela silencieusement Adrien pour lui dire qu'elle allait se battre à nouveau.
Mais cette fois, ne risque pas ta vie pour moi ...

[Le créateur]

Maria-Theresa acquiesça à nouveau de la tête. Il semblait que l'héritière avait finalement accepté de laisser tomber pour quelques temps son rôle de dirigeante sûre d'elle pour endosser celui de la protégée qui se laisse guider. Elle n'avait surement aucune idée de la vase dans laquelle elle s'enfonçait mais semblait placer sa confiance dans les deux jeunes filles.

La procession avança lentement dans l'escalier, puis dans le couloir, suivant toujours la ligne de lumière. Les trois filles arrivèrent à la salle de la chute d'eau qui était, comme les pensionnaires s'en seraient douté, arrêtée. Le silence rendait l'angoisse presque palpable. Avançant toujours prudent, elles grimpèrent à l'échelle, poursuivirent jusqu'à la coudée du couloir et purent apercevoir la salle de la colonne.

Déborah était toujours en suspension, couchée sur le dos. La sœur, placée devant elle, et donc dos à l'entrée, ne bougeait presque pas, levant de temps en temps un bras, comme pour le poser sur le corps inerte de la jeune fille. S'ensuivait alors immédiatement une grimace de douleur sur le visage de la dormeuse.

Déborah sentait son cœur accélérer. Le rêve avait laissé place à un cauchemar et des chiens à cornes, couverts de stalagmites de glace sur le dos lui tournaient autour. Elle avait beau essayer de les garder face à elle, il y en avait régulièrement un qui parvenait à la surprendre et à la mordre à un endroit chaque fois différent. Mais le pire était qu'elle n'arrivait absolument pas à utiliser son "talent" contre eux, comme si on lui avait arraché.

Maria-Theresa s'aventura à chuchotter :
- Que fait-elle à votre avis ?

[Maria-Karla]

Maria-Karla répondit en chuchotant :
"Je ne sais pas vraiment ce qu'elle fait ... mais une chose est sûre, c'est très mauvais pour Deborah ..."
Elle jeta un regard interrogateur à Anastasia.

[Anastasia]

- Il faut agir et maintenant, murmura t'elle aux deux autres. Je suis certaine qu'elle est en train de faire du mal à Déborah et si nous n'intervenons pas bientôt il sera peut être trop tard. Je ne sais pas ce qu'elle lui veut mais il est hors de question de la laisser faire.
Anastasia se mit à penser à son sabre, prête à l'action.

[Anastasia]

Anastasia sentit que Maria Karla ne se sentait pas prête à l'attaque tout de suite. Elle s'y prépara mais attendit encore.

[Le créateur]

L'héritière semblait perdue, probablement parce qu'elle ne savait pas ce qu'il était en train de se passer. La sœur continuait de poser les mains régulièrement sur le corps de Déborah qui esquissait des grimaces à chaque fois sans pour autant sortir de sa torpeur. Puis soudain, elle s'arrêta. Elle se retourna et sourît. Un sourire froid et complaisant. Les pensionnaires purent reconnaître sœur Maria-Joanna, une sœur à laquelle elles avaient peu de fois eu à faire.

- Avancez-vous que je vous voie !

[Maria-Karla]

Non ... elle nous a vues !
Maria-Karla recula d'un pas, en direction du couloir, en faisant signe à l'archiduchesse de faire de même. Il ne fallait surtout pas que cette soeur sache que Maria-Theresa était là, et encore moins qu'elle savait maintenant à quelles activités hérétiques on se livrait ici.
Anastasia, qu'est-ce que tu fais ? Tue-la vite !
Elle espérait ne pas avoir à s'en servir, mais elle se concentra à nouveau pour se rappeler la formule des flammes, prête à l'utiliser si Anastasia ne réagissait pas très vite ...

[Anastasia]

Anastasia s'avança en pensant à son sabre. Elle était particulièrement furieuse pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'elle se sentait coupable de n'avoir pas agit avant, ensuite parce qu'une nouvelle fois, les soeurs du couvent venaient de faire la preuve de leur perfidie et ensuite parce qu'elle n'acceptait pas que l'on puisse faire subir le moindre mal à leur amie.
- Rejoins tes semblables en enfer, suppot de Satan ! cria t'elle en délivrant son attaque.
- Elle lui envoya son attaque la plus puissante.

[Le créateur]

Maria-Theresa se laissa emporter par Maria-Karla sans faire d'histoire et se recula dans le couloir. En faisant un petit effort Maria-Karla parvint à se rappeler de la formule des flammes, ou du moins de ce qui lui semblait être la formule des flammes. Elle avait comme l'impression de rechercher à s'exprimer dans sa langue maternelle, c'était très simple à la fois et en même temps, il était assez délicat de dissocier le son du concept. Le sens de sa pensée lui, était sans aucun doute le bon : brûler la sœur jusqu'aux os.

Voyant Anastasia esquisser un mouvement et devinant par ses paroles qu'elle n'allait pas se montrer des plus sympathiques, la sœur se jeta sur le côté, esquivant de justesse le coup du sabre qui venait de se matérialiser dans la main d'Anastasia. L'attaque était si puissant que les vêtements de Déborah se soulevèrent avant de retomber mollement sur elle. Anastasia prit alors conscience du danger : la sœur était vraiment trop proche de sa camarade pour ne pas risquer de la blesser.

Finalement, la soeur se releva, marmonnant ce qui semblait être "Les ténèbres m'enveloppent" dans la fameuse langue magique. Puis, dans un bruit d'aspiration soudaine, elle disparut.

(HRP : un prêté pour un rendu : Anastasia ne blesse pas Déborah, mais la sœur s'en sort )

[Maria-Karla]

En se rappelant la formule des flammes, Maria-Karla prit conscience de ce qu'elle représentait et trembla à l'idée de devoir l'utiliser. Fort heureusement, elle vit Anastasia attaquer la religieuse hérétique ... mais à sa grande déception, elle vit sa camarade manquer son coup et la soeur disparaître.
L'avantage était qu'il n'y avait désormais plus de danger, du moins pour l'instant. Elle se décida à avancer à nouveau vers la salle, prudemment et en tenant Maria-Theresa par la main.
"Elle a réussi à s'enfuir ..." dit-elle d'un ton déçu. Puis avec un accent plus optimiste :
"Enfin ... l'important est qu'elle ait lâché Deborah et qu'elle n'ait pas eu le temps de repérer l'archiduchesse ..."
Elle se tourna vers cette dernière :
"Est-ce que vous connaissiez cette partie des souterrains ?"

[Anastasia]

Anastasia était furieuse d'avoir raté son but mais frémit aussitôt en se rendant compte qu'elle avait failli blesser Déborah.
- J'espère qu'elle n'est pas allée cherché ses petites camarades fit-elle en s'approchant de son amie étendue.

[Maria-Karla]

"Oui, ce n'est pas prudent de rester ici trop longtemps. Ramenons vite Deborah à sa chambre."

[Le créateur]

Alors que seuls les bruits de pas résonnaient donc la salle de la colonne, une voix désincarnée se fît entendre :
- En effet, je n'avais pas encore repéré l'archiduchesse. Je comptais vous laisser partir, mais je ne peux pas la laisser quitter le couvent avec ces souvenirs.

La voix désincarnée rappelait étrangement celle de la colonne de lumière mais deux éléments n'allaient pas : premièrement, la colonne de lumière ne s'était jusqu'à présent manifestée qu'à son contact, et ensuite cette voix était rappeuse et mûre, contrairement à la voix douce et enfantine de la créature de la colonne.