20 septembre 1740 :
A l'extérieur du couvent, une légère brume commence à se lever et à couvrir la terre encore humide des pluies de la journée. L'air est frais et l'automne semble avoir passé le relais à l'hiver trop rapidement cette année.
Deux silhouettes attendent patiemment. L'une assez âgée est une soeur. Son faciès est accordé avec l'austérité de sa tenue noire : elle ne sourit pas et ne semble ni heureuse ni malheureuse de sa situation. Une impression de vide s'échappe d'elle. Un vide d'émotion qui rend le personnage bien plus froid que l'hiver précoce.
L'autre personne semble être une jeune fille, bonde, portant de légères boucles terminant en anglaises qui lui donnent un air candide. Elle semble inquiète, et on supposerait facilement que c'est la personne à ses côtés qui la met dans cet état.
La porte derrière elles est démesurément grande, étonnamment taillée pour des personnes de 3 mètres, ou peut-être plus simplement pour rappeler aux soeurs l'humilité dont elles doivent faire preuve devant Dieu.
C'est là le seul comité d'accueil pour Sophia et Maria-Karla dont l'arrivée est attendue ce soir.
Le clocher sonne un coup, rappelant qu'il est 17h30.