Episode 4 : La Tête du serpent

[Anastasia]

Anastasia était touchée par la proposition d'Adrien et la réaction de Maria Karla prouvait qu'elle tenait à lui.
Néanmoins, tout ceci risquait de les retarder.
- Faites un peu moins de bruit leur conseilla t'elle, si vous n'arrivez pas à vous décider, je veux bien passer devant, mais ne perdons plus de temps.

[Maria-Karla]

"Non, j'ai dit que c'était à moi de prendre les risques. Je passe devant."
Et sans attendre la réaction de quiconque, Maria-Karla se lança la première sur l'échelle en faisant signe aux autres de la suivre.

[Anastasia]

Anastasia marqua un temps d'arrêt.
Elle était admirative devant le courage et la détermination de son amie, et en même temps, elle eut un pincement au coeur: Anastasia savait qu'en la laissant faire, elle la laissait courir plus de risques. Mais elle n'ajouta rien et reprit sa place à l'arrière du groupe tout en jetant un rapide coup d'oeil à Adrien...
Le temps d'un éclair elle pensa à son père...
- "Papa... lui ne m'aurait jamais laissée passer devant... "
Elle aurait tellement voulu qu'il soit là en cet instant: leur pérégrination dans les souterrains lui aurait semblé plus simple. Maria Karla avait Adrien à qui se racrocher. Anastasia aurait tant voulu avoir la présence rassurante de son père en ces instants. Mais il n'était pas là et elle n'avait même pas pu lui laisser un mot au cas où... au cas où elle ne reviendrait pas... En cas de problème, il ne saurait sans doute jamais ce qui était arrivé à sa fille; Cette idée lui donna la nausée et des lamres montèrent à ses yeux. Elle serra les dents et se détourna un instant pour ne pas laisser paraître sa faiblesse.
Lorsqu'elle se tourna à nouveau vers ses amis, elle avait repris son air déterminé.

[Le créateur]

Adrien se résigna à laisser Maria-Karla passer en premier, mais son visage laissait transparaître qu'il ne s'en réjouissait pas.
- Je promets de ne rien faire d'inconsidéré...

La jeune fille passa en première, suivie d'Adrien qui la talonnait de près. Derrière, Anastasia était précédée de Déborah de plus en plus nerveuse. Ses mains semblaient prendre feu par intermittence quand elle libérait son pouvoir.

Arrivées en haut, comme l'avait vu Anastasia, personne n'était là. La procession progressa dans le petit couloir et à l'angle Maria-Karla put voir une soeur qui les attendait devant la colonne de lumière.

- Avance donc, je sais très bien que tu es là.

Adrien ne put s'empêcher de saisir le bras de la jeune fille pour garder un contact physique. Sa main se relacha lentement pour venir s'échouer dans la main de Maria-Karla. Une délicate pression marqua l'affection que le jeune homme lui portait ainsi que son intention de la protéger, contre n'importe quelle menace.

[Maria-Karla]

Maria-Karla pressa la main d'Adrien, puis la relâcha avant de faire quelques pas dans la direction de la religieuse.
"Si tu sais que je suis là, tu sais peut-être aussi pourquoi ..."
Elle tremblait de peur mais essayait de ne rien montrer.
"Je veux éviter des combats inutiles ... Si tu nous laisses passer, nous ne te ferons pas de mal."

[Anastasia]

Anastasia se décala sur le côté afin d'avoir un meilleur champ de vision sur la soeur.
- A qui parles-tu donc ? Tu es aveugle au point de voir que nous sommes plusieurs ?
Vous êtes des êtres malfaisants et votre fin est proche, la seule manière de t'épargner serait que tu renonce à servir Satan !
Anastasia ressentait la peur et l'angoisse en elle et les échanges entre Adrien et Maria Karla n'arrangeaient en rien les choses. Mais elle serra les dents et essaya de paraître la plus déterminée possible.

[Maria-Karla]

En entendant Anastasia, Maria-Karla lui donna rapidement un petit coup de coude.
"Chut ... Tais-toi !"
Elle ne détachait pas son regard de la sœur, mais l'attitude d'Anastasia lui arrachait désormais une grimace.
Mais qu'est-ce qu'elle raconte ?... La dernière chose dont nous avons besoin, c'est ce genre de provocation puérile !...

[Anastasia]

Emportée par son élan, Anastasia se mordit les lèvres en entendant Maria Karla lui demander de se taire.
Elle se fit alors très dicrète.

[Le créateur]

(HRP : je l'ai probablement mal dit, mais à cause de l'angle dans le couloir, seule Maria-Karla était visible. Adrien et Déborah sont toujours derrière l'angle. Anastasia et Maria-Karla sont donc maintenant côte à côte face à la soeur, sur le point de sortir du couloir et d'arriver dans la pièce.)

La soeur croisa les bras pour écouter les deux pensionnaires :
- Non, je ne suis pas aveugle, mais en effet, je me doutais qu'une seule jeune fille ne pouvait pas avoir tuer plusieurs des nôtres aussi facilement. Tu devrais écouter ta camarade et retenir ta témérité. Vous êtes probablement à peine éveillées, juste de quoi accomplir quelques tours. Je suis à l'étude depuis plus d'un siècle ici.

La soeur décroisa les bras, et fit quelques pas pour venir se placer à côté de la colonne.
- Pour répondre à ta question, non. Je n'ai aucune idée de vos motivations. Vous essayez apparemment de venir ici pour nous tuer une à une avoir nous avoir envoyé quelques insultes. Qu'est-ce que vous comptez vraiment gagner comme cela ? Savez-vous seulement que vous êtes des nôtres ?

[Maria-Karla]

Maria-Karla fit signe à Anastasia de continuer de se taire, puis elle fit deux pas en direction de la religieuse.
"Nous ne le savons que trop. Je me souviens de plus de choses que tu ne sembles le croire. Je sais que c'est moi qui ai fondé ce couvent et projeté de transmettre ma connaissance du monde. Et que c'est donc à moi que tu dois ce siècle d'étude dont tu sembles si fière."
Elle tentait de faire appel à tous les souvenirs qu'elle retrouvait. Elle savait qu'elle ne les avait pas tous, mais il fallait surtout persuader son interlocutrice du contraire.
"Et je sais aussi que maintenant vous voulez garder ce savoir pour vous et prendre le pouvoir. Ce qui n'était pas mon intention."
Elle se concentra également sur son sort de flammes. Si la religieuse n'était pas convaincue - et il y avait des chances que ce soit le cas - elle allait devoir s'en servir.
"Alors c'est plutôt à moi de te poser la question : es-tu avec moi ?"

[Le créateur]

La soeur se raidit aux paroles de Maria-Karla. Anastasia remarqua que la soeur avait tilté au moment où sa camarade avait fait référence au siècle d'étude de son adversaire.

La soeur se mordit la lèvre puis reprit :
- Je ne suis pas sûr de comprendre. Comment avez-vous pu récupérer autant de souvenir en si peu de temps et pourquoi avoir décidé de passer à l'action aussi rapidement ? Vous auriez très bien pu réintégrer le couvent et nous attaquer de l'intérieur. Ca ne tient pas debout.

La soeur fît quelques pas devant la colonne puis termina par ces mots :
- Pourquoi ne pas tout simplement nous réunir pour en discuter et trouver une solution qui arrangera chacune de nous ?

[Anastasia]

- C'est un piège souffla Anastasia, ne l'écoutons pas, elle veut nous amener à baisser la garde pour mieux nous faire tomber dans son piège.

[Maria-Karla]

Maria-Karla hésita. Il y avait de grandes chances que ce soit effectivement un piège ... Mais d'un autre côté, elle avait du mal à attaquer froidement quelqu'un qui ne l'avait pas attaquée.
Elle ne lança donc pas de sort, mais n'approcha pas non plus de la sœur.
"J'ai peur qu'il n'y ait rien à discuter. La seule solution qui m'arrangerait moi, serait de mettre fin à cette folie qui a duré trop longtemps. Je suis désolée de t'y avoir entraînée, mais la situation est ainsi maintenant. Écarte-toi et laisse-moi passer, et tu auras enfin une chance de quitter cet endroit et de vivre une vie normale. Tu n'as que cette option."

[Le créateur]

La soeur continuait de faire des aller-retours devant la colonne de cristal.
- Je vois... Te rappelles-tu de Maria-Bella ? Etait-elle de mèche avec vous ?

Pendant qu'elle parlait, les deux filles purent remarquer que sur le contour de l'une des alcôves, une ligne de lumière progressait lentement.

[Maria-Karla]

Maria-Karla se demandait ce que son interlocutrice pensait de Maria-Bella, et s'il était prudent de lui répondre. Quand soudain elle vit l'alcôve s'illuminer. Aucun doute, d'autres religieuses allaient arriver.
Elle essayait donc de gagner du temps ?... Je ne sais pas si c'est la première fois qu'elle me piège, mais ce sera la dernière !
Elle lança sur la religieuse son sort de flammes sans prendre la peine de lui répondre avant.
Inutile de discuter davantage. Elle est contre nous, et elles sont probablement toutes contre nous d'ailleurs, à part Maria-Bella. Il fallait s'y attendre ... Elles ne renonceront plus à leurs ambitions maintenant.