Episode 1 : Les savoirs interdits

[Maria-Karla]

Surprise par les cris de la mère supérieure, Maria-Karla resta quelques instants tétanisée. Elle pensait que la jeune fille avait parlé ou fait du bruit pendant la prière, ou cassé quelque chose ... mais ce petit livre !... En quoi lire un livre était-il un péché si terrible ?
Si elle ne pouvait pas lire non plus, que lui restait-il ? Elle se souvint de l'époque où elle avait appris à lire, et comme tous les enfants qui viennent de découvrir quelque chose, elle avait réclamé d'autres livres à sa tante ... presque avec gourmandise, se souvint-elle avec un petit sourire, comme une petite fille qui réclame des bonbons ... Sa tante s'était chargée de lui constituer une petite bibliothèque dans sa chambre, y ajoutant la permission de lui emprunter certains de ses propres livres, à condition de le lui demander au préalable et de bien suivre ses conseils pour choisir ses lectures. Conseils qu'au final, elle avait toujours suivis, sans doute parce qu'elle n'avait jamais manqué de livres, et donc jamais éprouvé le besoin d'en chercher d'autres en cachette.
Le silence qui était retombé était lourd, et l'angoisse lui nouait à présent l'estomac, si bien qu'elle ne se servit qu'après ses camarades. Elle jeta un coup d'oeil en direction de la porte et envia presque la jeune fille punie. Il fallait bien entendu faire abstraction des remontrances de la mère supérieure, ce qui n'était pas évident ... mais quand on voyait l'ambiance du repas, manger en-dehors du réfectoire lui semblait presque une bénédiction ...

[Sophia]

Sophia aurait voulu hurler "vous savez, aux nombres de péchés que j'ai commis à mon entrée dans ce couvent, je devrais sortir aussi !" Mais qui savait ce qui l'attendait derrière cette porte. Elle pencha la tête de façon à ce que la même supérieure ne l'entende pas et murmura, de façon qu'elle ne put entendre ses propres paroles.

-T'inquiète, Maria-Karla, on aura qu'à lire dans nos chambres. La fille a prit quelques risques.

Juste après, elle se tut, espérant ne pas avoir été repérée.

[Maria-Karla]

Maria-Karla entendit Sophia et se sentit un peu rassurée. Elle se tourna légèrement vers elle et remua les lèvres sans émettre de son, pour former les mots "Je l'espère". Etant sourde, Sophia devait savoir lire sur les lèvres, donc il n'y avait pas besoin de lui parler et c'était d'autant plus discret ...
Sophia lui était de plus en plus sympathique. Un jour, peut-être, elle lui montrerait quelque chose qui, si les soeurs le découvraient, pourrait lui valoir bien pire que cette histoire de livre ...

[Anastasia]

Anastasia mangeait en silence tout en jetant des coups d'oeil discrets et rapides autour d'elle. Ce qu'il venait de se passer était la meilleure illustration de la manière dont les choses fonctionnaient ici. Au moins, celà mettait les nouvelles "dans le bain"

[Alexandra]

Ce genre de démonstration à la limite de la violence écœure complètement la jeune fille, pourtant son visage ne semble presque pas s’en soucier, mais un instant elle observe les sœurs, un instant seulement comme si ce regard insolite prenait l’espace de quelque secondes un sens bien plus profond ! Puis elle s’en détourne serrant fortement son poing droit avant de s’asseoir et observer son maigre repas. Une profonde et lourde mélancolique emplie par cette scène d’injustice flagrante la berce doucement dans des songes évocateurs, es ce donc ainsi que doivent se comporter de ‘bon’ prieurs, nous sommes bien loin de la miséricorde de dieu et surtout du respect des êtres humains. Renfermant ses pensées troublée la jeune fille se met à manger sans mot dire, un visage tout aussi énigmatique qu’effroyablement fermé.

[Le créateur]

Apparemment, personne n'a entendu les mots de sophia, même si cette dernière, étant sourde n'est pas certaine de la hauteur de son qu'elle a employée. Il semble que les bruits de couverts soient assez forts pour couvrir une courte phrase.

Le repas se termine sans nouvel événement. Le ragout n'était pas le meilleur de la création, mais il se laissait tout à fait manger.

Certaines pensionnaires sont de corvée de rangement du réfectoire, mais ce n'est pas le tour du deuxième étage de l'aile ouest. Les autres commencent à se disperser.

Les filles disposent donc d'une heure et quart de temps libre.

Eva prend alors la parole :
"Je vais profiter du temps libre pour défaire mes bagages. Vous faîtes quoi ?"

[Maria-Karla]

"Je crois que je vais faire la même chose. Et toi, Sophia ?"
Maria-Karla espérait surtout pouvoir profiter d'un moment de tranquilité dans sa chambre.

[Alexandra]

Alexandra se lève alors son cri égard, jetant un coup d’œil sur les autres filles, puis se retire, se dirige dés lors vers la porte et ensuite va dans sa chambre, du moins c’est la direction qu’elle prend alors que diverses filles semblent elles aussi quitter la salle du repas.

[Anastasia]

Ausstôit sortie du refectoire, Anastasia suit le mouvement jusque dans les chambres et se propose pour aider les nouvelles à s'installer.

[Maria-Karla]

Maria-Karla déclina poliment l'offre d'Anastasia.
"Merci, ça ira. Je peux me débrouiller et je ne voudrais pas te déranger ... Tu as déjà porté ma malle, je ne vais pas t'en demander plus ..."
Elle monta dans sa chambre et referma la porte derrière elle, puis sortit ses affaires de sa malle pour les ranger dans son coffre. Il y avait surtout des vêtements, dont beaucoup de vêtements chauds. Et tout un nécessaire de couture, avec du fil à broder de différentes couleurs : elle avait du mal à se passer de la broderie pour occuper son temps libre.
Il y avait aussi quelques médicaments, que sa tante lui avait recommandé d'emporter, en lui indiquant lesquels étaient bons pour quels maux.
Il y avait aussi deux livres : un catéchisme et une Vie des saintes. Maria-Karla espérait que ces livres-là étaient autorisés et qu'ils ne lui vaudraient pas un sermon si on les trouvait chez elle.
Elle serra à nouveau la main sur le médaillon dans sa poche. Fallait-il le mettre dans le coffre aussi ou pas ? Cela lui paraissait une mauvaise idée : il y avait des chances que les soeurs fouillent dans son coffre, comme dans ceux de tout le monde, à un moment ou un autre. C'était peut-être de cette manière qu'elles avaient trouvé le livre de la jeune fille punie au réfectoire. L'endroit le moins risqué pour l'instant, c'était encore dans sa poche.

[Anastasia]

Voyant que Maria-Karla déclinait son offre, elle se tourna vers les autres. Sa curiosité la poussait à en apprendre plus sur ses npuvelles camarades

[Sophia]

-Moi aussi, je vais défaire mes affaires.

Sophia allait partir quand elle entendit l'offre d'Anastasia.

-Si ça te dit, pourquoi pas.

Elle monta et alla dans sa chambre. Elle mit ses quelques vêtements dans sa commode, aidée d'Anastasia. Puis elle sortit son violoncelle.

-Je vais essayer de ne pas être repairée... si ça te dérange, dit le.

Elle se mit à jouer très doucement, d'une façon presque inaudible, comme un fredonnement. Étrangement, la jeune fille s'entendait très bien.

[Le créateur]

Ce qui peut angoisser un peu Maria-Karla sur le sujet des fouilles des chambres, c'est le fait qu'il n'y a pas de verrou. Une poignée permet d'ouvrir ou de fermer la porte, bien sûr, mais il n'y a pas de moyen d'empêcher quelqu'un de rentrer. Il serait donc peu sage de laisser quelque chose de sensible dans ses affaires.

Le murmure du violoncelle bourdonne faiblement dans la chambre de Sophia. Si les murs sont aussi épais qu'ils semblent l'être, il n'y a pas de risque d'être entendue, par contre, la porte risque d'être moins protectrice. Sophia diminue le son pour n'entendre qu'une faible vibration, si faible que c'est à se demander si la perception se fait par l'ouïe ou par le toucher. Le morceau est doux et enivrant, poussant à la rêverie et à l'évasion. Pour Anastasia, il est clair que Sophia a beaucoup de talent.

Alexandra se retrouve vite à l'écart. Quelques pensionnaires la regardent avec curiosité, se demandant ce qu'elle peut penser ou préméditer toute seule. C'est une situation qu'elle connait assez bien, finalement.

[Maria-Karla]

Maria-Karla referma son coffre en gardant son médaillon dans sa poche. Elle sortit de sa chambre et referma la porte, regrettant l'absence de verrou. En plus de permettre aux soeurs de fouiller ses affaires à tout moment, cela permettait à n'importe qui d'entrer dans sa chambre et de venir voler ses affaires. Bien entendu, il n'y avait normalement pas de voleurs au couvent, mais ... qui sait ?
Elle hésitait entre aller voir si ses camarades étaient bien installées, et aller à la rencontre des élèves déjà présentes. Elle commença par regarder s'il y avait du monde dans le couloir.

[Anastasia]

Anastasia aida Sophia du mieux qu'elle put, mais quand celle-ci se mit à jouer elle se demanda comment elle fesait pour entedre le son qu'elle produisait. Elle fut totalement captivée par la musique et prit beaucup de plaisir à voir jouer Sophia. Elle avait vraissemblablement un don pour jouer de son instrument. Elle fit complètement abstraction du reste et se laissa aller à la rêverie en écoutant la musique.