Episode 2 : La pensionnaire de trop

[Le créateur]

Les deux filles reprirent le chemin des cuisines. Elles ne tardèrent pas à arriver dans l'arrière cuisine, puis dans la cuisine, puis dans le réfectoire où elles s'immobilisèrent en voyant des lumières dans la cour. Deux silhouettes étaient en train de la traverser en direction des dortoirs.

[Maria-Karla]

D'instinct, Maria-Karla s'accroupit pour ne pas être facilement repérée par les deux silhouettes. A cette heure-ci, c'était probablement des sœurs ...
"Mince ... murmura-t-elle, j'espère qu'elles ne vont pas inspecter les chambres, si jamais elles ne nous trouvent pas dans nos lits ..."
Mais il n'y avait aucun moyen pour elles de se transporter immédiatement dans leurs chambres, elles n'avaient donc pas d'autre choix que d'attendre que les deux silhouettes soient hors de portée ...

[Anastasia]

- Noublie pas que les soeurs ont prévu ma "disaprition" probable d'ici demain, elles vont peut être accopmlir leur forfait. J'espère que non et que l'on pourra revenir dans nos chambres tranquillement. On devrait les suivre discrètement. On avisera une fois là bas.

[Le créateur]

La silhouette qui tenait la lanterne s'arrêta devant les dortoirs, attendit l'autre silhouette qui semblait plus trainante. En tendant l'oreille, les deux filles purent entendre une sorte de raclement distant. Finalement, la première silhouette repartit en direction de la grande porte de l'entrée alors que l'autre silhouette se tenait toujours devant les dortoirs, mais tenait désormais une petite source de lumière.

[Maria-Karla]

Maria-Karla regarda prudemment la silhouette qui restait.
"Que manigancent-elles ? murmura-t-elle à Anastasia. Et d'où vient ce bruit de raclement ? Comme si elles transportaient quelque chose de lourd ..."

[Anastasia]

Ca ne me dit rien de bon répondit-elle. Je ne sais pas si elle transportent quelque chose, mais leur présence n'est à mon avis pas anodine et liée aux sombres activités de c ecouvent.
Tout en parlant, elle tentait d'apercevoir plus de détails.

[Le créateur]

Finalement, la deuxième silhouette disparût dans les dortoirs et la lumière par les fenêtres semblait indiquer qu'elle montait jusqu'au deuxième étage. La cour était à nouveau vide et calme.

[Maria-Karla]

Maria-Karla s'inquiétait de plus en plus au fur et à mesure qu'elle voyait monter la lumière. Directement à leur étage ... est-ce que quelqu'un savait qu'elles n'étaient pas dans leur lit ? Le monstre dans la colonne avait dû la dénoncer ... Il n'y avait pas d'autre explication possible.
"Suivons-la et arrêtons-nous au premier étage jusqu'à ce qu'elle redescende ou que sa lumière s'éteigne. De toute façon, il est trop tard pour que nous rentrions à temps ... mais dès qu'elle sera redescendue, nous nous coucherons en vitesse et nous ferons comme si nous ne nous étions jamais levées. Je ne vois vraiment pas quoi faire d'autre, et toi ?"

[Anastasia]

Anastasia approuva:
- Oui, mais je ne suis pas certaine de pouvoir m'endormir: les soeurs ne nous laisseront pas tranquille j'ai l'impression. Je vais essyaer de veiller, et je pense que nous devrions rester ensemble dans la même chambre au moins une partie de la nuit.

[Maria-Karla]

Maria-Karla avança prudemment vers les dortoirs.
"Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de rester ensemble dans la même chambre ... Si une sœur nous y voit, et même si elle ne fait pas partie des hérétiques, nous risquerons gros, tu imagines ce qu'elle pourra penser ?... Non, mieux vaut rester séparées. Si l'une d'entre nous est attaquée, elle aura au moins le temps de crier une fois pour appeler l'autre à l'aide ..."

[Anastasia]

Anastasia fut quelque peu déçue par la réponse de son amie.
- Si tu veux soupira-t-elle.
Anastasia se demandait si elle allait réellement réussir à passer le reste de la nuit tranquille: comment celà était-il possible ?
- On va faire comme tu veux: allons au premier étage et attendons.

[Le créateur]

A leur arrivée dans les dortoirs, les deux filles furent surprise de trouver une grosse malle devant les escaliers. A en juger par les traces de terre, c'était probablement ce qui faisait le bruit de raclement qu'elles avaient entendu un peu plus tôt.

Heureusement pour Maria-Karla et Anastasia, la clarté de la lune permettait de se repérer un minimum dans la pénombre des couloirs. Libre à elles de garder ou de ranger le sabre.

[Maria-Karla]

Maria-Karla regarda la malle, incrédule.
"Une nouvelle pensionnaire ? Maintenant, au milieu de la nuit ... c'est louche, tu ne trouves pas ?"
Sans attendre la réponse d'Anastasia, elle ajouta encore plus doucement :
"Même si c'est vraiment une nouvelle, il ne faut pas qu'elle nous voie ici. Soyons prudentes ... attendons qu'elle redescende chercher sa malle, et le temps qu'elle la remonte, nous pourrons rentrer dans nos chambres ... Et si elle frappe à nos portes ou entre dans ta chambre ou la mienne, nous ferons comme si elle nous avait réveillées."

[Anastasia]

Anastasia contempla avec surprise la malle puis haussa les épaules.
- Une nouvelle ? La pauvre, elle ne sait pas où elle met les pieds...
Anastasia se tourna vers Maria Karla
- Je ne sais pas quoi faire: je suis sensée être malade et les soeurs ont plus ou moins prévu que je ne soit pas forcément en vie sitôt la nuit terminée. Dois-je retourner m'allonger là où tu es venue me chercher comme si de rien n'était ou bien faut-il que j'agisse autrement ?

[Maria-Karla]

"Je ne sais pas ..."
Maria-Karla ressentait de plus en plus les effets de la fatigue, et elle sentait qu'elle était arrivée au bout de ses capacités de réflexion et qu'elle ne pourrait pas répondre à une question de plus.
"De toute façon, avec ce qui m'est arrivé avec la colonne, elles vont être au courant pour nous deux d'ici peu, alors est-ce vraiment encore la peine de faire semblant ? Pour être franche, tout ce que je souhaiterais c'est être ailleurs ... C'est bien parce que je suis fatiguée et que je ne vois pas de moyen de sortir que je remonte, sinon, crois-moi que nous serions sorties d'ici depuis longtemps ..."