par Le créateur » 05 Avr 2010, 10:02
Maria-Theresa exprima une moue que les pensionnaires ne lui avaient encore jamais vue avant de rapidement reprendre une expression plus détendue. Apparemment, la réflexion de Déborah avait fait mouche.
- En effet, je ne suis pas encore Impératrice, et c'est justement le problème. Les vautours commencent à passer à l'attaque et si je ne fais rien, c'est toute l'œuvre de mon père qui va s'effondrer. Je sais très bien comment ça va se passer : au début, ce n'est qu'une lutte de pouvoir, chacun essayant de remporter l'empire, mais avec le temps, ils arriveront à un compromis et l'empire sera divisé entre les différents prétendants. Les plus petits profiteront de l'affaiblissement des plus grands pour venir aussi réclamer leur part. L'empire disparaîtra en quelques mois. Je ne peux pas tolérer ça...
En prononçant cette phrase, elle tourna le visage vers sa table, sur laquelle, pourtant, rien n'était posé.
- Quant à mon époux, il ne pèse pas grand chose dans la balance, ses droits passent uniquement par moi. Et puis, un époux, dans la cour impériale, ce n'est pas ce que l'on peut imaginer...
- Ce couvent m'offre un sursis. Ici, personne ne peut me trouver, personne ne peut m'attaquer. Et qui irait croire trois pensionnaires prétendant abriter l'héritière dans leurs murs ? Cependant, d'ici, je ne peux pas agir non plus. Je n'ai pas prévenu les soeurs de mon arrivée et je préfèrerais qu'elles l'ignorent, j'ai peur qu'elles soient un peu trop maternelles à mon goût. Elles sont de bon conseil, mais elles suggèrent plus qu'elles ne devraient. Je vous demande donc de m'apporter de quoi manger le plus discrètement possible. Est-ce que je peux compter sur vous ?