Episode 1 : Les savoirs interdits

[Maria-Karla]

Ce fut au moment de sortir, à peu près indifférente à ce qui se déroulait autour d'elle, que Maria-Karla comprit d'où venait la chaleur qu'elle ressentait.
A ... Adrien ... C'est toi ?... Adrien ?...
Elle regarda autour d'elle, comme s'il allait surgir de nulle part et la réconforter comme il l'avait toujours fait. Après tout, après ce qu'elle avait vu et fait, il n'y avait plus grand-chose qui lui semblait impossible. Elle en avait oublié la présence d'Anastasia et l'explication qu'elle lui devait.

[Anastasia]

Anastasia, stupéfaite, regardait son amie sans savoir que faire. Elle regarda autour d'elle, elle vit que personne ne les ragardait. Elle posa ses mains sur les bras de Maria Karla afin de la rassurer:
- Maria Karla, je suis là, avec toi, que se passe-t-il ? Que t'arrive t'il ? Tu as besoin d'aide ? Reviens à toi !
Très inquiète, Anastasia se demandait ce qu'il se passait et ce qu'elle devait faire. Elle ne savait pas qui était Adrien, mais la seule chose dont elle était certaine c'est que son amie avait besoin d'elle.

[Maria-Karla]

(HRP : Attention, comme l'indiquent les italiques, "Adrien" je l'ai pensé, pas dit !)
La voix d'Anastasia fit revenir Maria-Karla à elle.
"Oh ... Anastasia ... Je suis désolée de t'avoir fait peur comme ça ... Je me suis fait aussi peur à moi-même. Mais ça va mieux maintenant."
Elle fit des efforts pour avoir l'air le plus en forme possible malgré ce qui venait de lui arriver, et entraîna sa camarade vers un endroit désert.
"Je vais t'expliquer. En fait, ce matin à la bibliothèque, j'ai eu le temps de lire une formule dans le livre. C'était une phrase qui était censée empêcher l'eau de s'écouler. Alors j'avais envie de l'essayer, qu'on sache au moins s'il y avait quelque chose de vrai dans ce livre ou si c'était juste des histoires ... C'est pour ça que je me suis arrangée pour qu'on lave la vaisselle, que j'aie de l'eau qui coule et sur laquelle je pouvais faire un essai."
"Mais pour tout te dire, ça ne s'est pas passé exactement comme je le pensais. Déjà que j'avais du mal à croire que cela pouvait fonctionner ... mais ça a fonctionné. Mais au moment où l'eau s'est arrêtée de couler, j'ai ressenti une sensation atroce, comme si je me vidais ... En plus, j'ai paniqué parce que je n'avais aucune idée de ce qu'il fallait faire pour que l'eau redevienne normale ... Et finalement, quelque chose - ne me demande pas quoi, je n'en sais rien - semble m'avoir redonné des forces et rétabli la situation ..."
Quelque chose ... mais quoi ? J'ai l'impression que c'est Adrien qui m'a aidée ... mais comment ?...
Maria-Karla secoua la tête pour se remettre les idées en place. Ce qui n'était pas évident.
"Mais quoi qu'il en soit ... quel que soit ce pouvoir, il est trop dangereux ... Je ne sais pas de quoi il s'agit, et encore moins d'où il vient, mais après l'avoir essayé, je pense qu'on ferait mieux de ne plus jamais essayer de s'en approcher ..."
Elle regarda avec angoisse autour d'elle pour s'assurer que personne ne les avait suivies. Mais le plus dangereux était peut-être ce qui était invisible. Jusque-là, ce livre n'avait été qu'un objet de curiosité, mais à présent, elle était réellement effrayée par ce qu'il représentait ...

[Le créateur]

Du réfectoire sort Frauke qui se pose les bras croisés, suivie de près par Martina :
"Hé, vous auriez pu nous attendre, on avait presque fini. En plus Eva est malade et Alexandra est trempée."
Elle ne parle pas particulièrement fort mais semble un peu agacée.
Martina, elle, semble un peu craindre que la situation ne s'envenime.

[Anastasia]

Anastasia allait répondre lorsqu'elle vit et entendit les autres qui sortaient de la cusine.
Elle était aussi effrayée que son amie et ce qu'elle venait de lui révéler ne la rassurait pas beaucoup.
- Ecoute glissa t'elle à mi-voix, tu as raison, tout ça c'est de la sorcellerie, n'y touche plus, ce livre est maudit, il faudrait le brûler, ce qui t'es arrivé en est la preuve. Quand je vois l'état dans lequel tu es, ça n'en vaut pas la peine: qui a besoin d'arrêter l'eau de couler après tout ?

[Maria-Karla]

Maria-Karla acquiesça, toujours effrayée mais heureuse que son amie semble partager son opinion.
Puis elle se tourna vers Frauke. Elle ne la connaissait pas - tout comme, au fond, elle ne connaissait pas la plupart de ses nouvelles camarades - et ne voulait donc pas la juger, mais il fallait bien l'avouer, sa première impression n'était pas bonne : c'était la première fois que Frauke lui adressait la parole, et c'était pour lui faire des reproches.
Elle réfréna une envie de lui rappeler les règles de la politesse et répondit simplement :
"Je me suis sentie mal, peut-être à cause du mélange d'odeurs de savon et de graisse, il fallait que je sorte prendre l'air le plus vite possible ..."
Puis, réalisant ce que Frauke venait de lui annoncer :
"Quoi ? Eva est à nouveau malade ?"

[Le créateur]

Frauke fait une légère moue aux paroles de Maria-Karla, mais surtout calme un peu la vexation qui transparaissait dans sa voix. Accompagnant ses mots d'un geste de la main semblant chasser l'air autour d'elle :
"c'est bon, c'est pas très important, mais juste nous prévenir, ça nous aurait évité de croire que vous nous aviez fuies... Eva, elle a déclenché une crise d'éternuement, et là, elle a un peu la tête qui tourne, mais rien de grave."

[Maria-Karla]

"Pourquoi vous aurais-je fuies, je n'ai aucune raison de faire ça, j'avais juste un besoin urgent de respirer de l'air frais ..."
Au moins, Frauke ne semblait pas avoir remarqué quoi que ce soit d'étrange dans la cuisine. C'était le principal.
"Au fait, il me semble que nous n'avons pas encore été présentées. Mon nom est Maria-Karla Friedhof, et vous ?"
Mais le fait d'apprendre qu'Eva avait à nouveau la tête qui tournait ne la rassurait pas. Et si son sort incontrôlable avait ravivé sa maladie ? Les convenances demandaient qu'elle se présente enfin à ses nouvelles camarades, mais elle n'avait pas non plus envie de s'y éterniser, d'autant plus que Frauke n'avait pas fait beaucoup d'efforts de son côté.
"Anastasia, peux-tu aller voir si Eva va bien, s'il te plaît ?"

[Anastasia]

Anastasia hocha la tête et sans un mot entra à nouveau dans le bâtiment pour voir où était Eva et ce qu'elle devenait.

[Le créateur]

"Frauke VonHilburg pour ma part et voici Martina Bergs."
Martina effectue un léger signe de la tête : "Enchantée."
Frauke ajoute, sans réelle transition :
"C'est bien que vous soyez arrivées, jusqu'à maintenant, on n'était que 4 pour toutes les corvées ménagères, c'était assez fatiguant. Il vaudrait peut-être mieux aller voir comment s'en sortent les filles."
Puis elle retourne, suivie de Martina, dans le réfectoire.

Quand Anastasia est arrivée, Alexandra est au dessus de l'évier en train d'essayer d'essorer sommairement sa robe. Eva est appuyée sur la table et sophia lui tient le bras. Cette dernière s'adresse à Anastasia, d'une voix un peu trop élevée : "Tu peux venir m'aider s'il te plait, il faudrait la soutenir jusqu'aux dortoirs."
Eva ramène son bras jusqu'à son front, la tête pendante : "C'est gentil, mais ça devrait aller, c'est juste un petit vertige."

[Maria-Karla]

Maria-Karla suivit Martina et Frauke vers le réfectoire. En voyant Alexandra essorer sa robe, elle se mordit légèrement la lèvre : c'était sa faute si elle avait été mouillée ... mais en même temps, pouvait-on réellement dire que c'était sa faute alors qu'elle n'avait rien contrôlé ?
Quoi qu'il en soit, ça n'arrivera plus car je ne m'en servirai plus. En essayant des choses pareilles, je représente un danger pour moi-même et pour elles ...
"Est-ce que tout va bien ... Alexandra ?"
Mais son principal souci restait Eva. Elle se demandait encore si le malaise de sa camarade n'avait pas un rapport avec le livre, ou du moins un livre similaire. Est-ce qu'Eva avait voulu essayer quelque chose, et avait fait elle aussi un malaise quand le pouvoir s'était déclenché ? Maria-Karla, de son côté, n'avait été sauvée que par une intervention miraculeuse. Les choses auraient pu tourner beaucoup plus mal.
Merci, Adrien ... Même si elle ignorait comment, elle était sûre que c'était lui qui l'avait sauvée. Même séparé d'elle, il continuait à veiller sur elle ...

[Anastasia]

Anastasia se dirige vers Eva et la soutient:
- Tu nes pas encore tout à fait rétablie on dirait lui dit-elle, je vais t'aider, appuies-toi sur moi, je te ramène au dortoir.

[Le créateur]

Eva semble se reprendre :
"Je vais bien je vous assure. Je peux marcher seule."
Elle s'appuie légèrement sur ses deux camarades et se redresse. En effet, elle ne semble plus particulièrement éprouvée.

Alexandra regarde Maria-Karla sans exprimer d'émotion particulière.
"J'ai connu mieux et pire. Ca ira, merci. Mais je dois aller me sécher et me changer, maintenant."

Maria-Karla, elle, se sent mieux, comme si rien ne s'était passé finalement.

[Maria-Karla]

Maria-Karla constata avec soulagement qu'Eva allait mieux. Elle aussi se sentait à nouveau bien. Il n'y avait plus aucune trace de son malaise, à part le souvenir de la peur qu'elle avait éprouvée. À présent, il lui fallait finir de réparer les dégâts qu'elle avait causés.
"Tu veux que je t'accompagne ? demanda-t-elle à Alexandra. Vu que les portes ne ferment pas, je pourrais surveiller pour qu'on ne vienne pas te déranger pendant que tu te changes. Je sais qu'on ne se connaît pas bien encore ... mais ça me ferait plaisir de te rendre ce service."

[Le créateur]

"Si ça ne t'embête pas, pourquoi pas."
Alexandra, fidèle à elle-même, n'émet pas la moindre émotion dans ses paroles. Elle se dirige vers les dortoirs, regardant derrière elle pour vérifier si Maria-Karla suit bien. Elle tient à pleine main sa robe, pour éviter qu'elle ne colle à ses jambes et la sensation désagréable de froid que cela pourrait provoquer.