Episode 1 : Les savoirs interdits

[Maria-Karla]

Maria-Karla acquiesça.
"J'avoue que ça m'a fait un peu bizarre de te voir ouvrir la porte comme ça. Mais au moins, à présent nous sommes sûres qu'elle va mieux, et c'est le plus important."
"Nous irons la chercher pour le repas tout à l'heure. En attendant, qu'est-ce qu'on fait ?"

[Anastasia]

Anastasia sourit
Elle se tourna vers Maria Karla et lui déclara:
- Tu as raison, nous avons un peu de temps, je possède deux sabres dans ma chambres, veux-tu que je t'enseigne l'escime ?
Elle fixa son amie droit dans les yeux, un large sourire aux lèvres durant quelques instants avant de s'esclaffer.
- Non rassure-toi, je plaisantais...
Satisfaite de sa blague, Anastasia fit signe à son amie de la suivre.
- Ecoute, tout à l'heue, à la bibliothèque, j'ai trouvé que tu avais un attitude plutôt bizarre... j'avoue que j'ai trouvé là bas des choses qui m'ont surprises. Que dirais-tu d'y retourner ? Je veux dire: essayer de trouver un moyen d'y retourner ?
Anastasia s'arrêta et se retourna, fixant son amie droit dans les yeux:
- En ce qui te concerne, je ne sais pas, mais pour ma part, je trouve qu'il y a des choses qui me paraissent étranges ici, et je voudrais savoir si c'est aussi ton cas ?

[Maria-Karla]

Maria-Karla ouvrit des yeux ronds quand Anastasia lui proposa d'apprendre l'escrime, mais comprit vite qu'il s'agissait d'une plaisanterie. Encore qu'en savoir plus sur l'escrime, au fond, ne lui déplairait peut-être pas ; qu'elle parvienne à en faire, c'était une autre histoire.
Mais la suite des paroles d'Anastasia fit disparaître son sourire. Elle l'avait donc bien vue. Mais si sa camarade pensait qu'il se passait des choses étranges au couvent, peut-être qu'il valait mieux lui parler de ce qu'elle avait vu. Après tout, ce qu'elle avait vu n'était peut-être rien.
"En fait, pour tout te dire, j'ai vu un livre dans la bibliothèque ..."
Elle fit une petite pause et murmura la suite près de l'oreille d'Anastasia.
"J'ai vu un livre que je ne m'attendais pas à voir dans un couvent. Même chez ma tante, je n'avais jamais rien vu de tel. C'était un livre qui racontait que le monde est fait de briques d'éléments, et qu'il est possible de transformer ces briques. J'ai trouvé ça vraiment très étrange, de trouver un tel livre dans la bibliothèque d'un couvent."
Elle fit encore une pause. Fallait-il parler du reste ou pas ? C'était encore cela le plus étrange ...
"Mais surtout, j'ai l'impression de ne pas être tombée sur ce livre par hasard. J'ai eu l'impression de retrouver un livre que j'avais perdu, mais en même temps, j'étais sûre de ne l'avoir jamais vu avant ! Je veux bien te le montrer si tu veux, mais si nous voulons retourner à la bibliothèque, il va falloir trouver une raison valable pour y entrer ... Selon soeur Maria-Alma, il faut donner une raison, et encore, nous serons surveillées par quelqu'un si nous y allons ..."

[Anastasia]

Le sourire d'Anastasia disparut.
- le monde est fait de briques d'éléments ? On peut transformer ces briques ? Marai Karla avait déjà vu ce livre avant ?
Quel était ce charabia ?
Elle se demanda un instant si sa camarade se sentait bien mais elle comprit très vite qu'elle était sincère.
Anastasia regarda son amie en fronçant les sourcils sans dire un mot puis un léger sourire lui revint. Maria Karla venait d'exciter sa curiosité.
-Ecoute, tout ceci me paraît encore plus étrange que ce que j'ai vu jusqu'à présent ici. J'aimerais vraiment que tu me montres ce livre. Il faut trouver un moyen de retourner à la bibliothèque, d'une manière ou d'une autre. Quelle raisons pourrait-on donner pour celà ? Il faudrait lier celà à un travail ou bien une recherche théologique.
Anastasia se sentait quelque peu euphorique: elle était ravie que sa camarade lui fasse confiance au point de lui révéler ce qui lui semblait être un secret. Elle n'était pas habituée à ce qu'on lui fasse une telle confiance et elle en éprouva instantanément une profonde affection pour Maria Karla. Dans ce couvent où il lui semblait que tout le monde l'espionnait elle avait au moins une personne sur laquelle compter. C'était unique. Ne sachant comment lui témoigner son affection, elle se jetta brusquement au cou de sa camarade et lui murmura
- Merci
Avant de s'écarter
- Tu dois me trouver bizarre aussi dit-elle en baissant les yeux, mais tu es bien la première personne au monde avec mon père qui me fasse confiance au point de me dire un secret, je t'en remercie. Quand elle releva les yeux, ceux-ci brillaient. Elle se détourna pour ne pas montrer son émotion et se dirigea vers l'escalier.
-Il faut qu'on trouve une solution murmura t'elle

[Maria-Karla]

Surprise par l'embrassade d'Anastasia, Maria-Karla eut du mal à ne pas céder au réflexe de la repousser. Elle n'était vraiment pas habituée à ce genre d'effusions, surtout venant de quelqu'un qui n'était pas de sa famille.
"Euh, oui ... Ce livre m'a paru tellement étrange que j'avais vraiment besoin de le raconter à quelqu'un ... Mais tu n'es peut-être pas obligée de me sauter au cou comme ça ... Heureusement qu'aucune soeur n'est dans le coin, je ne sais pas si elles auraient bien apprécié de nous voir ainsi ..."
Et surtout, je suis loin de t'avoir dit tous mes secrets ...
Voyant qu'Anastasia était pressée de retourner à la bibliothèque, elle se mit elle aussi à réfléchir afin d'élaborer un plan.
"Il faut donner une bonne raison, qui paraisse valable ... Quand soeur Maria-Alma nous a demandé de sortir, nous étions toutes les deux au rayon politique. Nous pourrions dire que nous faisions ensemble une recherche sur les personnalités locales et que nous n'avons pas eu le temps de la terminer, qu'est-ce que tu en dis ?"
Réfléchissant de plus en plus vite, à une vitesse qui l'étonna elle-même, elle ajouta :
"Et puisque nous sommes deux, je propose qu'à tour de rôle, l'une d'entre nous détourne l'attention de la soeur qui nous surveillera avec une question banale sur la politique locale, pendant que l'autre regardera ce fameux livre. Et bien sûr, il ne faudra pas oublier d'aller chercher Eva quand on nous appellera pour le repas. Elle n'a rien mangé depuis ce matin, il vaut mieux qu'elle ne saute pas un repas de plus."

[Anastasia]

Anastasia fit à peine attention aux reproches de Maria Karla , par contre, elle écouta attentivement ce qu'elle lui proposait.
- Brillante idée fit-elle en lui souriant, je pense que ça peut marcher. Pour Eva j'y avais pensé, j'espère qu'elle sera réveillée d'ici là...

[Le créateur]

Vouloir trouver une soeur est une chose, savoir où chercher en est une autre.
De ce qu'Anastasia a pu expérimenter, les soeurs passent la plupart du temps dans la chapelle à prier, ou s'occupent de travaux quotidiens (couture, jardinage, entretien, trésorerie) ou encore, parfois partent en "mission" à l'extérieur. L'idéal serait de trouver soeur Maria-Alma puisque c'est elle qui est en charge de votre groupe.

[Maria-Karla]

Maria-Karla regarda autour d'elle, pour voir où se rassemblaient les autres élèves ... et les soeurs.
"Anastasia, toi qui connais cet endroit depuis plus longtemps que moi, où peut-on trouver soeur Maria-Alma à ton avis ? À défaut, peut-être que si on prévient une autre soeur et qu'elle passe le message, ça pourra aller ... L'important est qu'on entre dans la bibliothèque et que les soeurs n'y trouvent rien à redire."

[kadnax]

Anastasia se met à réfléchir: où pouvait-elle se trouver à présent ?

[Le créateur]

Maria-Alma est une des soeurs les plus jeunes, elle doit avoir peu de responsabilité et donc serait probablement en train de prier à la chapelle.

[kadnax]

Anastasia hésita quelques secondes puis son visage s'illumina. Elle se tourna vers son amie, allongea la main mais hésita avant de l'attraper par le bras: son Enthousiasme lui avait déjà joué des tours et sa camarade ne semblait pas apprécier les contacts autant qu'elle.
- Heu, je pense qu'on devrait la trouver à la chapelle à l'heure qu'il est. On devrait y aller tout de suite.

[Maria-Karla]

"Euh ... oui, allons-y !"
Maria-Karla n'appréciait pas tellement cette chapelle étrange, et quelque chose en elle tremblait à l'idée d'y aller ... mais après tout, ce n'était que pour parler à soeur Maria-Alma. Au moins cette fois.

(PS : Kadnax, maintenant que la partie recommence, tu devrais poster avec ton compte d'Anastasia, non ? )

[Le créateur]

Les deux jeunes filles traversent la cour où quelques groupes de pensionnaires discutent à demi-voix sous un ciel dégagé mais pourtant frais.
En entrant dans la chapelle, elles aperçoivent sœur Maria-Alma vers le milieu de la nef, plongée dans ce qui semble être un pieuse prière. Trahies par l'ombre qu'elles viennent de projeter en passant l'entrée, plusieurs sœurs se retournent dont Maria-Alma. Cette dernière se lève, et, alors qu'elle s'approche d'elles, indique de la main aux deux amies qu'elles passent à l'extérieur. Elle semble irradier d'une aura de sérénité et de bonheur.
Une fois toutes trois dans la cour, la sœur prend la parole d'une voix douce et posée :
"Est-ce que tout va bien mesdemoiselles ?"

[Maria-Karla]

"Euh, oui, ma soeur, tout va bien ... Mon amie et moi avons une requête à vous faire ..."
Le visage bienveillant de soeur Maria-Alma ne parvenait pas à mettre Maria-Karla totalement à l'aise. Peu de temps avant, elle s'était sentie fière de son plan, mais maintenant qu'elle était en face d'une soeur, elle se rappelait que cela impliquait de lui mentir. Peut-être aurait-elle dû laisser parler Anastasia qui semblait avoir moins de scrupules face aux soeurs ... Mais maintenant qu'elle avait commencé à parler, mieux valait terminer.
"Ce matin dans la bibliothèque, nous avons commencé une petite recherche sur les personnalités de la région, et nous n'avons pas eu le temps de la terminer. Puisque nous avons quartier libre jusqu'au repas, conformément à ce que vous nous avez dit sur l'utilisation de la bibliothèque, nous vous demandons la permission d'y entrer pour terminer notre recherche ..."
Elle se tut et regarda timidement la religieuse en espérant ne pas avoir commis d'impair.

[Le créateur]

"Je vois..."

La sœur met son index devant la bouche et semble réfléchir pendant quelques secondes qui paraissent plus longues pour les deux pensionnaires.

"Je... Je vais en parler à la sœur bibliothécaire... mais si l'on vous demande ce que vous avez recherché, dites que vous avez lu le recueil du frère Ernest. C'est un traité si l'éducation moderne des enfants, le laxisme qui y apparaît et les conséquences sur la piété des fidèles. Ce sera... disons... notre secret."

La soeur termine cette phrase avec un petit sourire complice.

"Allez donc m'attendre devant la bibliothèque pour l'instant."

Puis elle retourne dans la chapelle.