Episode 1 : Les savoirs interdits

[Le créateur]

Maria-Karla se débrouille plutôt bien, au grand étonnement d'Anastasia, et de soeur Maria-Alma, qui, en passant devant les deux pensionnaires ne fait aucune remarque et hoche simplement la tête.

Le cours passe plutôt vite, le travail manuel demandant de l'application. A la fin, la soeur reprend la parole :
"l'atelier est terminé, vous pouvez reposer vos travaux dans les coffres ; le coffre prêt de la sortie pour les travaux terminés et les autres coffres pour les travaux à reprendre prochainement.
Vous avez quartier libre pendant la préparation du repas, mais n'oubliez pas que vous êtes de débarrassage et de vaisselle ce midi. Vous trois débarrasserez et vous trois ferez la vaisselle."

Les groupes sont donc :
débarrassage : Sophia, Martina, Frauke
vaisselle : Anastasia, Maria-Karla, Alexandra

Les pensionnaires sortent les unes après les autres de la salle, que la soeur referme derrière elle.

(HRP : en effet, je ne l'ai pas précisé, ce sont les tenues des bonnes-soeurs, et non des pensionnaires qui doivent porter leurs propres tenues, à condition que ces dernières soient correctes sans quoi le couvent en prêterait des plus humbles)

[Maria-Karla]

Maria-Karla replaça ses travaux dans les coffres, satisfaite et même plutôt fière de ce qu'elle venait de réaliser.
Si tous les cours de couture sont ainsi, au moins cette matière-là ne devrait pas me poser de problème ...
En entendant qu'elles avaient quartier libre, elle se demanda un instant ce qu'elle allait faire jusqu'au repas, mais prit rapidement sa décision.
"Je vais voir si Eva va bien, dit-elle aux autres filles. Vous voulez venir avec moi ?"

[Le créateur]

Alexandra reste silencieuse, comme à son habitude pendant que Sophia répond, elle, à mi-voix pour ne pas être entendue : "Je vais jouer un peu de violoncelle...". Ce sur quoi Alexandra ajoute : "J'ai... Un truc à faire"

Martina et Frauke ,n'ont pas entendu la proposition de Maria-Karla, étant sortie un peu avant, mais elle est libre de les rattraper et de leur reformuler l'offre.

[Anastasia]

- Je viens avec toi répondit Anastasia.
Elle était en plus ravie de voir que sa nouvelles camarade se débrouille aussi bien.
- Tu as l'air plutôt douée en couture. Qu'est ce que tu aimes faire à par lire ?

[Maria-Karla]

Maria-Karla sourit en voyant qu'Anastasia la rejoignait. Elle fut un peu déçue que les autres ne viennent pas soutenir Eva, mais elle commençait à les cerner : Alexandra restait silencieuse et distante, peut-être par peur des autres, et Sophia ... à cause de son handicap, elle devait vivre un peu dans son monde à elle ...
Elle pensa rattraper les deux autres filles pour leur proposer de faire ainsi connaissance avec leurs nouvelles camarades, mais se ravisa. Eva était malade, ce n'était peut-être pas le meilleur moment pour lui faire recevoir du monde. Quand elle irait mieux, il serait toujours temps de faire les présentations.
"Eh bien ... lire et broder, c'est ce que je préfère. J'aime aussi chanter, et je joue un peu aux échecs ... Et toi ?"

[Le créateur]

Quand les deux filles traversent la cour, même si le froid est toujours présent, le soleil brille majestueusement au dessus de leur tête. C'est à en regretter de devoir s'engouffrer dans le dortoir pour atteindre la chambre d'Eva.

Arrivées au deuxième étage, il n'y a personne dans le couloir, à part Sophia qui suit et qui rentre dans sa chambre alors que Maria-Karla et Anastasia continuent vers la chambre d'Eva. La porte est fermée (pas à clé puisqu'il n'y en a pas) et pas un bruit n'est perceptible dans le couloir.

[Anastasia]

- En ce qui me concerne, j'aime l'équitation, la cuisine, la danse, la couture et aussi... Anastasia hésita avant de répondre.
- En fait, mon père m'a appris à utiliser un sabre et j'aime bien l'escrime même si je n'en fait pas souvent et uniquement avec lui. Mais surtout ne le répète pas d'accord ? Pas un mot aus soeurs, d'autant que je suis certaine qu'elles m'espionnent pour le compte de ma belle-mère qui me déteste et qu'elles se feraient un plaisir de tout lui raporter.
Anastasia se demanda si elle n'en n'avait pas trop dit, mais malgré sa mafiance naturelle, elle s'était mise à apprécier Maria Karla.

[Maria-Karla]

Maria-Karla écouta Anastasia avec intérêt. D'abord les casernes, ensuite du sabre ... Sa camarade n'appartenait décidément pas au même monde qu'elle. Cependant, elle fut ravie de la confiance qu'elle lui accordait.
"Ne t'en fais pas, je ne dirai rien à personne. Quant aux soeurs, j'ai l'impression qu'elles espionnent tout le monde ici."
Anastasia disait que sa belle-mère la détestait, et apparemment c'était réciproque. Quel dommage, elle n'avait pas la chance, comme Maria-Karla, de vivre dans une famille aimante. Encore que depuis la dispute qu'elle avait surprise, depuis la décision de sa tante de l'envoyer au couvent et les "révélations" d'Adrien, elle se demandait si sa propre famille n'était pas aimante qu'en apparence ...
Elle préféra ne pas y penser et s'intéressa plutôt à la porte de la chambre d'Eva. Elle frappa doucement deux petits coups.
"Je ne sais pas si Eva est encore dans sa chambre, murmura-t-elle à Anastasia. Si elle n'est pas ici, il faudra qu'on aille à l'infirmerie, si tu sais où elle se trouve ..."

[Anastasia]

- Bien sûr je sais où elle se trouve, même si je n'y suis que rarement allée. Mais si elle est là-bas c'est que son état est plus grave que je ne le pensais

[Le créateur]

En effet, Anastasia sait où se situe le dispensaire, bien que rares soient les pensionnaires à y être allées.

Après avoir frappé à la porte, les filles attendent quelques instants mais Eva ne répond pas.

[Maria-Karla]

N'entendant pas de réponse, Maria-Karla frappa un peu plus fort à la porte.
"Eva ?..."
Inquiète, elle se tourna vers Anastasia.
"Tout à l'heure, elle m'a dit qu'elle avait juste mal à la tête. Mais peut-être que c'est plus grave et que la soeur de tout à l'heure l'a envoyée à l'infirmerie ..."
Elle se balança nerveusement d'un pied sur l'autre. Elle était vraiment inquiète pour Eva.
La pauvre, à peine arrivée ici et elle tombe malade ... J'espère qu'elle va vite aller mieux ...
"Qu'est-ce que tu en penses ? demanda-t-elle à Anastasia. On va voir là-bas ?"

[Anastasia]

En guise de réponse, Anastasia s'avança et tourna la poignée de la porte pour l'ouvrir

[Le créateur]

La porte s'ouvre lentement et à l'intérieur, les deux pensionnaires peuvent voir Eva, couchée sur son lit. Elle est étendue dessus ses draps et porte encore sa robe, ses mains posées sur son abdomen. Elle semble dormir paisiblement comme une de ces princesses dans les contes que les les jeunes filles ont pu lire dans leur jeunesse. Sa poitrine se soulève et se rabaisse très lentement. Aussi étrange que soit sa position de repos, elle semble aller bien et son visage est frais et épanoui, ce qui tranche complètement avec l'expression marquée qu'elle portait quand elle a parlé à Maria-Karla la dernière fois.

Aucun bruit ne vient perturber la scène, si ce n'est un léger craquement des gonds qui ne parvient pas à réveiller la dormeuse.

[Maria-Karla]

Maria-Karla fut d'abord surprise par le culot d'Anastasia. Dans son esprit, on n'entrait jamais chez quelqu'un sans y avoir été invité. Mais en voyant Eva, elle fut soulagée de voir qu'elle était là et qu'elle allait bien. Que les soeurs l'aient laissée dormir, en revanche, était assez étonnant : elle aurait pensé que dès qu'elles auraient jugé son état satisfaisant, les religieuses l'auraient forcée à retourner en classe. Mais c'était sans doute mieux ainsi.
"Elle a l'air d'aller mieux, chuchota-t-elle à Anastasia. Laissons-la dormir. On ira la chercher tout à l'heure quand il sera temps d'aller manger ..."
D'autant plus qu'elle doit avoir faim, elle n'a pas mangé ce matin ...
Elle fit signe à Anastasia de sortir et referma la porte de la chambre d'Eva dès qu'elle put.

[Anastasia]

Anastasia était soulagée de voir qu'Eva paraissait se sentir mieux. Elle aurait voulu lui parler, mais celà pouvait attendre.
- Tu as dû me trouver un peu brusque en entrant dans cette chambre, mais quelque chose m'y a poussée, comme s'il m'avait été absolument indispensable de savoir si elle était là ou pas à ce moment là.