par Le créateur » 18 Juil 2010, 14:00
- En effet, des choses ont changé...
Son teint devint un peu plus sombre.
- Ca me paraît étrange de te parler maintenant, c'est un peu comme si tu te parlais à toi-même... Laissez-moi vous expliquer. Je me suis réveillé avec des souvenirs qui ne sont pas les miens, enfin, si mais pas au sens où on peut l'entendre. Laissez-moi vous montrer :
La pièce devint alors de plus en plus lumineuse, jusqu'à ce que les trois filles soient aveuglées et ne retrouvent la vue dans un lieu particulièrement étrange. Elles étaient toutes les trois sur une parcelle de terre volant dans un océan d'étoiles. Sur un bord de cette parcelle, une simple alcôve comme celles que l'on pouvait trouver dans la salle de la colonne. Il semblait qu'un monde avait explosé ici et que la terre était éparpillée dans la nuit sous forme de petits îlots séparés les uns des autres par des centaines de mètres. Les trois filles était nettement plus âgées. Maria-Karla tournait le dos aux deux autres, le regard perdu parmi les étoiles. Deborah arrivait de l'alcôve et, une fois au niveau d'Anastasia, elle posa un genou au sol et baissa la tête :
- Maîtresse, j'ai une bien triste nouvelle. Maria-Bella a été capturée. Les soeurs se doutaient qu'une révolte se préparait. Elle s'est dénoncée pour nous couvrir. J'ai essayé de l'en empêcher mais elle n'a rien voulu entendre.
Une larme coula le long de la joue de Maria-Karla qu'elle écrasa de son index avant de se retourner :
- Elles ne vont pas lui pardonner, elles vont probablement l'emmurer.
- Elles veulent la lier à une chambre et la scellée pour qu'elle ne puisse plus se réincarner, corrigea Déborah.
Après quelques secondes de silence, Déborah reprît la parole :
- Nous allons être surveillées de près maintenant. Que pouvons-nous faire ?
Maria-Karla se tourna vers Anastasia, lui demandant :
- Tu as toujours été notre meilleure stratège, tu dois bien avoir une idée.
Anastasia croisa les bras et ferma les yeux comme pour se concentrer :
- Il faut qu'elles baissent leur garde, il faut qu'elles nous croient inoffensives. L'idéal serait d'agir au début de notre prochaine réincarnation, mais avant notre réveil.
- Alors il y a un moyen, reprît Maria-Karla.
- Comment ? Demanda Déborah. Nous ne pouvons pas agir sans nos souvenirs ou sans nos pouvoirs.
- Nous devrons les enfermer dans quelque chose d'autre, pour qu'ils ne participent pas à la réincarnation. Nous reproduiront le même rituel que pour la colonne de lumière, mais nous nous limiterons à un partie seulement. Nous laisserons le processus en suspend jusqu'à notre réincarnation. Le rituel se terminera alors et notre fragment d'âme se fixera à proximité de nous.
- Si nous faisons cela, il ne nous sera plus possible de faire demi-tour. Vous êtes sûr de votre choix, maîtresse ? Prononça Anastasia.
- Plus que jamais. C'est moi qui ai créé ce couvent, et c'est à moi de le détruire. Je ne pourrais pas me permettre de le voir se corrompre plus longtemps. Je rêvais d'illuminer l'humanité et de la guider, mais je constate que certains secrets feraient bien de le rester. C'est mon erreur, vous n'avez pas à l'assumer à ma place. En perdant nos souvenirs, il est impossible de dire si nous allons rester les mêmes personnes. Vous ne me devez pas un tel sacrifice.
Anastasia décroisa les bras alors que Déborah serra les poings. Elles s'échangèrent un regard complice, car elles avaient déjà pris leur décision. Deborah hocha la tête et Anastasia prît la parole :
- Nous sommes vos protectrices, nous connaissions les risques dès le début. Il est hors de question de vous abandonner. Vous aurez besoin de nous et nous ne faillirons pas.
Maria-Karla sourît puis répondit :
- Vous êtes des soeurs de valeur et des amies encore meilleures. Je vous suis infiniment reconnaissante.
Elle fît une révérence et la scène devînt floue, jusqu'à ce que la chambre du couvent reprenne sa place.
Les trois filles avaient vécu la scène chacune dans son propre rôle, en ressentant aussi toutes les émotions qui l'accompagnaient.
Quelques secondes de silence passèrent.