épisode 3 : le temps du changement

[Maria-Karla]

Non !... Elle sait que Maria-Theresa est ici !...
Maria-Karla manqua de se gifler elle-même.
C'est ma faute ça ... Quelle idiote !... J'aurais dû m'assurer que la sœur était bien partie avant d'amener l'archiduchesse dans la lumière !
Elle essaya de repérer d'où venait la voix et cria dans cette direction :
"Si vous êtes encore là, alors nous pouvons vous combattre ! Et c'est exactement ce que nous allons faire si vous faites le moindre mal à l'archiduchesse !"
Repensant à la manière dont Anastasia avait failli blesser Deborah, Maria-Karla se plaça dos à l'archiduchesse, et autant que possible, dos à Deborah aussi, pour ne pas les blesser si des flammes partaient devant elle.

[Anastasia]

Anastasia, qui s'était précipitée sur Déborah marqua un temps d'arrêt puis revint auprès de Maria Karla et Maria Thérésa pour la protéger.
- Nous n'avons pas peur de vous ! dit-elle alors qu'elle sentait sa main trembler. Montrez-vous si vous avec le moindre courage !
Puis à voix basse à Maria Karla:
- il faut récupérer Déborah et nous en aller très vite tout en protégeant l'imératrice: avançons très vite, récupérons Déborah et partons aussi vite qu'on pourra. Maintenant !

[Le créateur]

- me montrer ? Vous plaisantez ? J'ai tellement plus d'intérêt à rester à couvert, au moins le temps de comprendre ce que vous avez fait. Je ne ferais pas la même erreur que ma consœur en vous sous-estimant.

La voix désincarnée était difficile à localisée car l'écho venait systématiquement troubler les tentatives de repérage. Le trio tournait lentement sur lui-même, chacune des deux pensionnaires essayant de se placer entre l'héritière et ce qui leur semblait être la position de la sœur. Peut-être qu'en la faisant parler une petite minute de plus, il leur serait possible de trouver leur adversaire.

[Maria-Karla]

Maria-Karla essaya de s'approcher de Deborah pour l'attraper et la ramener hors de la salle. Ce n'était pas évident, surtout qu'elle devait aussi protéger Maria-Theresa. Elle craignait de ne pas pouvoir sortir sans vaincre au préalable la sœur invisible.
"Même si vous trouvez le moyen de faire oublier à l'archiduchesse ce qui s'est passé, nous le lui rappellerons autant qu'il le faudra. Vos activités impies ne pourront plus rester cachées bien longtemps ... et vous non plus !"

[Anastasia]

- Quoi ? s'écria Anastasia pour gagner du temps et faire diversion, vous avez donc peur de nous ? ! Vous êtes donc lâche à ce point ?
Elle éclata d'un rire un peu forcé.
- Nous sommes de simples jeunes filles et vous avez peur de vous montrer ?
-Mais qui a peur d'une fille ? Ou même de deux ou trois ?
-Je ne connais aucun mortel dans ce cas-là. Mais de quoi avez-vous donc l'air ? Vous allez même faire rire tous les démons des enfers, dont vous venez: vous risquez même de ne pas oser y retourner tant votre honte sera immense !
Vous avez raisons après tout, ne vous montrez pas, nous n'avons franchement aucune envie d'avoir à suporter votre vue ou votre odeur: retournez en enfer boire tout votre honte et que l'on ne vous voit plus en ce bas-monde !
Anastasia s'étonnait de son courage tant ses mains tremblaient d'effroi. Elle serra les dents une fois qu'elle eut fini de parler afin de ne rien laisser paraître, tout en progressant avec le groupe vers Déborah.

[Le créateur]

La sœur ne répondit pas tout de suite, signe qu'elle avait à réfléchir aux paroles prononcées par les deux filles. Puis elle reprit la parole :

- Vous pensez n'être que de simples jeunes filles ? Vous avez participé à tout ça, vous en êtes des fondatrices, tout comme nous toutes. Vous pensez que je suis le démon ? Mais si vous aviez récupéré tout votre pouvoir, vous sauriez autant que moi que ce que je fais est juste ! J'ai eu un peu de temps pour étudier cette petite sotte, et comme vous, elle a réussi à extérioriser une partie de son pouvoir. Elle l'avait focalisé dans les flammes, pouvant les invoquer à volonté, vous l'avait focalisé dans votre arme, et votre amie ? Dans quoi l'a-t-elle enfermé ?

Les trois filles avançait petit à petit vers Déborah, jusqu'à pouvoir la toucher. Maria-Thérésa, elle, semblait un peu troublée par les paroles de la sœur, regardant étrangement les deux jeunes filles.

[Maria-Karla]

Maria-Karla essaya d'attraper discrètement Deborah tout en continuant de parler à la religieuse invisible, à la fois pour la forcer à se montrer et pour assurer Maria-Theresa de leur loyauté.
"C'est faux ! Nous ne sommes pas comme vous. Nous avons peut-être des pouvoirs, mais je reste persuadée que nous n'aurions jamais eu ces maudits pouvoirs si nous n'étions pas venues ici ! Quant à vos activités, si elles impliquent de torturer des innocentes et de mentir à votre impératrice, elles ne peuvent pas être justes !" Elle insista particulièrement sur ces derniers mots, comme un défi jeté à la face invisible de la soeur.

[Anastasia]

Anastasia était stupéfaite d'entendre ce que disait la voix. mais en dépis de la peur qu'elle ressentait, elle continua de parler:
- Si vous avez de bonnes intentions, pourquoi vous cachez-vous ? Pourquoi enlevez-vous des pensionnaires ? Vous dites que nous sommes les fondatrices ? Mais vous êtes incapable de nous dire de quoi ? Car nous ne savons pas de quoi vous parlez. Peut-on reprocher à une personne d'avoir fait quelque chose qui n'existe pas ? Vos comportement sont ceux des serviteurs du Malin et nier l'évidence n'est pas une marque d'intelligeance, vous êtes non seulement menteuse, malhônete, hypocripte, mais surtout d'une lâcheté inouïe. Mais par dessus tout, vous êtes incompréhensible car agissant de manière contraire à ce que vous dîtes. Vous manquez de cohérences, si vous savez quelque chose, dites-le ! Ou bien montrez-vous et que l'on en finisse !Que décidez-vous ? Venir en découdre si vous en avez le courage ou bien donner des explications plus claires ? Continuer à déblatérer des inepties sans vous montrer ne servira à rien si ce n'est à vous enfoncer encore plus dans votre culpabilité, car il est clair que vous apartenez au Démon. Retournez en enfer !
Tout en parlant, Anastasia se saisit de Déborah et lança un ragard entendu à Maria Karla pour repartir dans l'autre sens avec elle. Tout en parlant et en agissant elle n'arrêtait pas de penser à son sabre, prête à l'utiliser.

[Maria-Karla]

Maria-Karla manqua de ne pas remarquer le regard d'Anastasia, un peu perturbée par l'interminable discours de cette dernière.
Je ne suis pas sûre que tout ce blabla nous serve à grand-chose ... Les événements qui ont déjà eu lieu ont bien montré que les sœurs ne veulent rien nous dire. Et tant qu'Anastasia parle, moi je ne pourrai pas repérer l'autre à sa voix ...
Restant aussi près que possible de Deborah et de Maria-Theresa, elle fit signe à cette dernière de se diriger vers la sortie.

[Le créateur]

- Vous dites cela parce que vous ne jugez qu'à travers cette vie. Laissez-moi vous rafraichir la mémoire : Nous étions douze a avoir été enseignée par la plus grande sorcière de tous les temps : Maria-Magdalena. Une vie n'était pas suffisante pour comprendre le fonctionnement de ce monde dans son intégralité. Nous avons découvert comment lier les âmes aux objets, puis aux personnes. Nous avons bâtit ce lieu par la magie, nous avons enfermé l'une d'entre nous dans cette colonne pour qu'elle puisse nous ramener ici à chacune de nos naissances et en contrepartie, nous l'alimentions de notre force d'âme, mais ça n'a plus suffit et il a fallu trouver d'autres sources d'énergie. C'est là que TU as eu l'idée d'ouvrir le couvent à des pensionnaires, toi, qui aujourd'hui me reproche d'être au service du démon. Alors laquelle de nous deux est hypocrite ?

Maria-Karla pût mettre à profit ce temps pour repérer la source de cette voix. Elle était maintenant placée au niveau de l'ouverture vers le couloir qui menait à la cascade. La sœur avait profité de leur avancée pour contourner les trois filles et les prendre à revers.

- J'avais vraiment cru qu'il n'y avait qu'une seule traitresse, mais le meurtre de notre sœur l'autre jour nous a toutes alertées. Vous ne pourrez rien faire !

[Maria-Karla]

Maria-Karla écoutait sans comprendre les paroles de la sœur, mais comprendre était secondaire puisqu'elle savait désormais où se trouvait leur ennemie. Il fallait agir vite, et si elle informait Anastasia de l'endroit où se trouvait la sœur, celle-ci aurait le temps de changer de place et tout serait à recommencer. Maria-Karla devait agir elle-même.
"Puisque vous avouez vous-même être une sorcière, alors, mourez, sorcière ! De votre propre feu impie !"
Elle leva la main dans la direction où se trouvait la sœur et prononça la formule des flammes.

[Anastasia]

Anastasia fut sidérée par le culot de celle qui parlait.
- Moi ? J'ai crée ce couvent ? Mais j'en suis pensionnaire ! Et bien entendu personne ne m'a prévenue une fois que je suis arrivée... fit-elle avec un rire plus que forcé. Je découvre grâce à vous une chose que j'ignorais mais qui est tellement grotesque qu'elle en est ridicule.
-Vos affabulations sont inutiles, vous ne savez plus quoi inventer pour nous faire perdre notre temps. Vous avez atteint les limites du délire !
Mais comment pouvez-vous affirmer que nous faisions partie du même groupe ? Vos agissements me sont immondes ! Si c'était vraiment le cas, comment expliquez-vous que nous soyons aujourd'hui opposées ? Celà n'a aucun sens et vous n'avez aucune explication, une fois plus à nous fournir ! Quelque chose n'a pas fonctionné dans votre plan ? Oh pardon, je voulais dire... MON plan puisque je serais moi-même à la base de tout ceci ? Et bien puisque vous délirez en pensant que c'est le cas, laissez-moi vous dire de laisser tomber car j'ai dû changer d'avis. Je vous relève de vos fonctions et retournez donc vous venez !
Le discours d'Anastasia était emprient d'une ironie appuyée et délibérée.

Anastasia vit alors son amie lancer son attaque. Elle regarda dans la direction visée, et lança son attaque dans la même direction sans se poser plus de questions.

[Le créateur]

Commençant à prononcer une réponse, et distraite par les paroles d'Anastasia, la soeur ne put apparemment pas esquiver l'attaque de Maria-Karla puisqu'une silhouette de feu se détacha dans le couloir. La soeur hurla de douleur, un hurlement qui finit en un morbide gargouillis alors que la fente d'Anastasia la toucha en pleine gorge. Perdant totalement son invisibilité, le corps s'effondra sur le sol pour finir de se consumer. Quelques secondes plus tard, le sol ne supportait plus qu'un corps calciné, semblant aussi chaud que fragile.

Maria-Theresa recula vers la colonne, une main en avant comme pour rester séparée des deux pensionnaires et une autre derrière elle pour sentir tout obstacle qu'elle pourrait rencontrer.

- Très bien, ne m'approchez pas... Je ne sais pas comment vous avez fait cela, mais ça n'avait rien de naturel...

La peur pouvait se sentir sur le visage torturé de l'héritière.

[Maria-Karla]

Maria-Karla détourna le regard du corps calciné de la religieuse, dégoûtée non pas des agissements de cette dernière, mais de la puissance et de la violence de sa propre magie. Ce pouvoir était véritablement maléfique et elle ne pouvait en aucun cas approuver les sœurs hérétiques qui l'utilisaient sans pitié.
En tournant la tête, elle vit Maria-Theresa reculer horrifiée. Face à ce qui s'était passée, elle ne pouvait que le comprendre, mais elle vit soudain à quoi s'exposait l'archiduchesse en reculant ainsi ...
"Non ! Ne touchez pas la colonne ! S'il vous plaît, quoi que vous fassiez, ne la touchez pas !"
Elle essaya de se calmer et dit le plus doucement possible :
"Croyez-moi, nous ne sommes pas comme elle ! Je l'ai dit et j'en suis sûre, c'est parce que nous sommes venues ici et avons subi les agissements de ces sorcières que nous avons ces pouvoirs, mais jamais nous ne les emploierons à de mauvaises fins comme elles ! Notre seul souhait est que ce cauchemar s'arrête et que nous puissions redevenir des jeunes filles normales ..."
Elle tendit la main vers Maria-Theresa.
"Jamais je ne vous ferai du mal, au contraire, avec Anastasia j'ai tout fait pour vous protéger ... Venez, il faut vite partir d'ici avant que les autres sorcières n'arrivent ..."

[Anastasia]

Anastasia fut surprise par la puissance de l'attaque de Maria Karla mais fut soulagée que celà se termine ausi vite en dépis du fait que la vision des dégâts ne lui inspira que du dégoût.
Elle vit la gêne de Maria Thérésa ainsi que le danger pour elle d'entrer en contact avec la colonne.
- Restez où vous êtes , Maria Karla vous a dit la vérité, nous sommes de votre côté et si nous vous avons montré cet endroit, si nous avons agit ainsi envers cette hérétique, c'est bien pour vous protéger: il fallait vous montrerr les dessous de ce couvent, et ses dangers. Nous sommes de votre côté, nous sommes vos servantes dévouées et nous vous demandons de nous faire confiance.