Battle for Love Supreme

Il était désormais temps d'agir. Ma décision était prise : Wilfried von Schnitt mourrait le soir même, du moins si "on" ne l'avait pas tué avant. En attendant, il me fallait retrouver la fille que j'avais repérée et la mettre en sécurité jusqu'au moment de la libération de Nissifer.

Je la suivis donc de son appartement jusqu'à une école d'art du 6ème arrondissement ; sa visite à l'exposition devait faire partie des cours qu'elle y suivait. Elle y resta longtemps et n'en ressortit qu'en début d'après-midi. C'était le moment d'agir.

Ma technique était simple, et comme toutes les techniques simples, c'était celle qui avait le plus de chances de marcher. J'arrêtai ma voiture de manière à ce que la fille passe à sa hauteur, et dès que ce fut le cas :
"Mademoiselle, pourriez-vous m'aider, s'il vous plaît ?
- Oui ?
- Je viens d'arriver à Paris et je cherche la gare Saint-Lazare, mais je crois bien que je me suis perdu ...
- Effectivement, vous n'êtes pas du tout au bon endroit. Il faut que vous remontiez l'avenue ...
- Pardon ?... Je ne vous entends pas bien avec tous ces bruits et ces klaxons ...
- Je disais que vous deviez remonter ..."

Bien évidemment, elle se pencha vers moi pour mieux se faire entendre. C'était ce que j'attendais. J'empoignai son bras et la fis basculer dans ma voiture ; surprise, elle n'opposa aucune résistance. Je démarrai et l'aspergeai de gaz somnifère, et en quelques minutes, nous fûmes loin du quartier, le tout dans l'indifférence générale. Qui a dit qu'on ne pouvait rien tenter dans un lieu public en plein jour ?...

Une fois de retour chez moi, je lui fis avaler quelques somnifères de plus, en vérifiant la dose : ce n'était pas le moment de me retrouver avec un cadavre sur les bras. Après m'être assuré que tout allait bien, je l'enfermai dans la chambre d'ami qui fermait à clef et n'avait qu'une toute petite fenêtre. Elle dormirait quelques heures de plus et cela me laissait le temps de m'occuper du reste.

Quand la nuit fut tombée, je me rendis à la rue barrée muni d'une épée. Les Templiers étaient censés apprécier les bons vieux duels de lames, et je me débrouillais bien à l'épée. Les deux vigiles montaient la garde et une faible lueur me confirma qu'il y avait du monde en bas. Quelque part, je fus un peu déçu que les mystérieux autres poursuivants de von Schnitt ne l'aient pas tué. J'allais donc devoir m'en occuper moi-même.

Les vigiles étaient peut-être entraînés pour se méfier d'un Nephilim, mais pas d'un Selenim. Ils me prirent d'abord pour un simple curieux, et me firent les sommations d'usage, qui ne durèrent pas longtemps. Bien dosé, le somnifère eut vite raison d'eux tandis que je me glissais dans l'ouverture et descendais à la rencontre de Wilfried von Schnitt.

Je l'aperçus rapidement remontant d'un boyau en contrebas, seul et une épée à la main. Avait-il deviné que j'allais venir ?
"Qui êtes-fous ? demanda-t-il avec un accent allemand prononcé. Quel est fotre nom ?
- Duncan Blackthorne.
- Ach ? Mais fous n'êtes pas un Nephilim !
- Non. Est-ce un problème ?
- Donnerwetter, betit insolent ! Che vais vous faire ravaler fos menaces !"

Il engagea le combat, et je dois avouer qu'il se battait bien, ayant sans doute une longue expérience de l'épée. Mais j'en avais une presque aussi longue, sans parler de l'avantage que m'offrait mon corps de jeune homme. Von Schnitt pensait peut-être se battre avec un humain sans grande expérience, et il fut vaincu par un Selenim. Mais l'histoire ne s'arrêtait pas là.

La présence des trois Nephilim de l'exposition, que je distinguai fugacement au coin d'un couloir, me mit la puce à l'oreille : ils ne se trouvaient sûrement pas là par hasard. Et lorsque je vis le Sylvain descendre dans les souterrains accompagné de créatures de Kabbale guerrières, je compris que j'avais commis une erreur.

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